Le premier scrutin présidentiel au suffrage universel direct débute ce jeudi…à l’étranger

Photo: Kristýna Maková

Pour la première fois de la courte histoire de la République tchèque, ses habitants vont pouvoir choisir directement leur président. Tous les électeurs sont en effet appelés aux urnes les vendredi et samedi 11 et 12 janvier pour départager les neufs candidats à l’investiture suprême qui achèvent leur campagne par un débat qui devrait les réunir presque tous ce jeudi soir à la Télévision tchèque. Avant même la tenue de cette joute oratoire, de l’autre côté de l’Atlantique, les Consulats du continent américain s’apprêtent quant à eux à accueillir les premiers électeurs tchèques.

Le prochain président tchèque, s’il ne jouira toujours pas d’une marche de manœuvre importante au vue de ses prérogatives limitées (droit de véto, nomination des juges et des membres dirigeants de la Banque nationale tchèque, représentation…), disposera cependant de la légitimité populaire. Il aura en effet été pour la première fois élu par l’ensemble de ses concitoyens, en tous les cas par tous les Tchèques majeurs munis de leur carte électorale. C’est ce que précise Vladimír Řepka du ministère de l’Intérieur :

Vladimír Řepka,  photo: ČT24
« Sont appelés à voter tous les électeurs de République tchèque ayant atteint l’âge de 18 ans avant le deuxième jour des élections. Cela signifie que si quelqu’un a son anniversaire durant la journée de samedi, deuxième jour du premier tour des élections, alors il peut voter. S’il célèbre son premier anniversaire lors du second tour, alors il pourra participer à ce second tour. Après, avec cette carte électorale, vous pouvez voter n’importe où, dans votre résidence principale ou ailleurs, même si vous changez d’avis. »

Ainsi, muni de cette carte électorale qu’il est possible de demander jusqu’à ce jeudi, l’électeur peut voter dans n’importe quel bureau de vote de République tchèque. Des bureaux de vote qui sont souvent les mêmes que ceux employés lors des élections régionales d’octobre dernier. Vladimír Řepka :

« L’élection présidentielle se tient le plus souvent aux endroits où ont eu lieu les élections législatives ou régionales, vendredi de 14 heures à 22 heures et samedi de 8 heures à 14 heures. »

Photo: Kristýna Maková
Avec la carte électorale, il est également possible de réaliser son « devoir civique » dans les Consulats et Ambassades tchèques à l’étranger. Or avec le décalage horaire, ce vote doit débuter dès ce jeudi, d’abord au Brésil à 17h00 CET, puis progressivement sur tout le continent américain. Le ministère des Affaires étrangères s’attend à ce que 7 200 Tchèques de l’étranger aillent voter. C’est le consulat de New-York qui doit connaître l’affluence la plus importante suivi par ceux de Washington, Chicago et Los Angeles.

Les spécialistes de l’Office tchèque des statistiques s’activent depuis le mois de juin pour préparer le scrutin et selon František Konečný, le directeur du département méthodologie de l’institution, le dispositif est bien en place puisqu’il est le fruit de l’expérience accumulée depuis 1990 en matière d’élection. Aussi, les premières estimations des résultats devraient être rendues publiques dès samedi en fin d’après-midi :

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Sur la base des précédentes expériences électorales, nous supposons que nous serons en mesure de disposer des premiers résultats dans certaines circonscriptions après trente minutes et nous nous attendons à ce que, vers 18h, 99,9% soient traitées, donc une majorité. Cela dépend vraiment du moment auquel nous recevons les derniers procès-verbaux des commissions électorales. C’est seulement alors que nous pouvons boucler l’élection présidentielle et nous lancer dans le traitement centralisé de ces données. »

La règle du jeu est la même que pour les élections sénatoriales. Le candidat qui obtient plus de 50% des voix remporte l’élection. Cela reste cependant très improbable et si aucun des neufs candidats ne parvient à rassembler plus de la moitié des électeurs, alors les deux candidats arrivés en tête s’affronteront une nouvelle fois dans deux semaines, les vendredi et samedi 25 et 26 janvier. Le nom du prochain président de la République tchèque ne sera donc vraisemblablement connu qu’à la fin du mois de janvier. Il sera élu pour cinq ans et ne pourra pas effectuer plus de deux mandats successifs.