Le Premier ministre Mirek Topolanek sous haute pression

Mirek Topolanek, photo: CTK

Le Premier ministre, Mirek Topolanek, vit un début d'année difficile. Sept mois après avoir mené le Parti civique démocrate (ODS) à la victoire lors des élections législatives, il n'est toujours pas parvenu à former un gouvernement en mesure d'obtenir la confiance du Parlement. Une situation rendue d'autant plus sensible que ses derniers choix dans la nomination de la coalition gouvernementale tripartite qu'il entend soumettre bientôt au vote des députés ne font pas, loin s'en faut, l'unanimité au sein de la principale formation de droite du pays.

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Non seulement la coalition gouvernementale composée de l'ODS, du Parti chrétien-démocrate et du Parti des Verts qu'il a mise sur pied ne dispose pas de la majorité à la Chambre basse du Parlement, mais Mirek Topolanek ne semble désormais également plus faire l'unanimité autour de sa personne à l'intérieur de son parti. A en croire la presse pragoise, son avenir à la tête de l'ODS serait même en jeu. Si son projet de coalition venait à échouer une deuxième fois lors du prochain vote de confiance, certaines voix de ses collègues se sont d'ores et déjà élevées pour réclamer sa démission de son poste de leader.

Concrètement, il est reproché à Mirek Topolanek d'avoir abandonné les ministères des Finances et des Affaires étrangères au profit des chrétiens-démocrates et des Verts lors des négociations avec ces derniers. Un abandon de deux ressorts clefs qui ne plaît pas du tout au président de la République, Vaclav Klaus, par ailleurs président d'honneur de l'ODS, qui, du coup, tarde à nommer le nouveau cabinet, démarche pourtant indispensable pour que la question de confiance puisse ensuite être posée aux députés. Plus grave encore, le Premier ministre a critiqué par voie de presse les compétences et les comportements de certaines personnalités parmi les plus influentes du parti. Ainsi, Mirek Topolanek a préféré désigner un chrétien-démocrate ministre des Finances dans son nouveau gouvernement en lieu et place de l'un des siens, Vlastimil Tlusty, pourtant ministre dans l'actuel cabinet provisoire. Une pilule bien difficile à avaler pour ce dernier, surtout que Vlastimil Tlusty se trouve à l'origine du projet de taux d'imposition unique à 15 %, un des principaux arguments de l'ODS lors de la campagne préélectorale. Plus généralement, un peu partout dans le pays, les organisations régionales du parti reprochent à Mirek Topolanek de trahir les électeurs en ne respectant pas justement certaines promesses placées noir sur blanc dans le programme.

Enfin, à tout cela, Mirek Topolanek voit s'ajouter des soucis d'ordre privé. Bien qu'il se soit rendu au déjeuner de nouvelle année organisé par le président de la République accompagné de son épouse Pavla, sa relation extraconjugale avec sa collègue de parti Lucie Talmanova n'est plus un secret pour personne. Une aventure qui fait les choux gras d'une certaine partie de la presse et qui contribue sans doute également à ce que Mirek Toplanek semble parfois à bout de nerfs. Mais après plus de sept mois d'âpres et vaines négociations sur l'invraisemblable scène politique tchèque, comment s'en étonner ?