Le Phoenix normand chante, à Prague, les bruits de la guerre

Hlahol

Rendez-vous avec la musique... Une des chorales tchèques les plus connues, Hlahol, a choisi de célébrer la fête nationale du 28 octobre par un concert commun avec le choeur Phoenix Collegium de Normandie, issu, il y a une vingtaine d'années, d'une chorale universitaire de Caen. Tenu au siège pragois de Hlahol, dans un bâtiment Art Nouveau, sur le quai de la Vltava, ce concert a proposé au public la musique profane et sacrée, ancienne et contemporaine, tchèque et française... Lorsque les applaudissements se sont tus, Magdalena Segertova a invité au micro le chef du choeur Phoenix, Jean-Jacques Legrand.

"Le Phoenix est l'oiseau emblématique de l'Université de Caen. Ainsi, le nom de notre choeur rappelle nos origines universitaires. Nos chanteurs, ce sont tous des amateurs : des professeurs, un ingénieur, un médecin, un pharmacien... leurs épouses ou leurs maris... un peu de tout le monde. Et aussi des jeunes, des enfants de ceux-là. Nous étions venus pour la première fois en République tchèque en 1997 et nous avons remporté le second prix à un concours de musique de Prague. Ce mardi, nous avons donné un concert au château de Mikulov, en Moravie, nous y avons présenté le même programme qu'aujourd'hui à Prague : nous avons chanté notamment des oeuvres de Francis Poulenc et aussi des extraits de la Missa brevis du compositeur tchèque Zdenek Lukas. Sinon, nous ne chantons pas souvent les compositeurs tchèques, à part Leos Janacek ou Petr Eben... Nous chantons surtout les Français et les Allemands, et maintenant, grâce à nos amis tchèques, on découvre la musique d'ici."

Ce soir, vous avez attiré l'attention du public sur une composition du XVIe siècle, qui s'appelle La Guerre....

"La Guerre... c'est la bataille de Marignan de 1515, tous les Français le savent... C'est une pièce que Janequin, un compositeur de François Ier, a écrite de son retour de Marignan. Pour chanter la victoire des Français, il a voulu mettre en musique les bruits de flèches, de bombardes, d'armure, de cavalerie. Il y a donc plein d'onomatopées qui veulent évoquer le bruit de la guerre. Car, à cette époque-là, quand le prince va à la guerre, pour deux ou trois mois, il y va avec son petit personnel : avec ses cuisiniers et aussi ses musiciens, dont Clément Janequin."

Auteur: Magdalena Segertová
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