Le Oui des Tchèques à l'Europe et le silence du président de la République

Vaclav Klaus, photo: CTK

Vaclav Klaus est un Président pas comme les autres... D'abord, il est le seul dirigeant des pays candidats à l'Union européenne à ne pas appeler les citoyens à dire Oui à l'Europe. Ensuite, il se refuse à dire comment il a voté dans le référendum européen. Enfin, il prend un sacré temps pour réagir à la victoire du Oui.

Vaclav Klaus,  photo: CTK
Vaclav Klaus est un Président pas comme les autres... D'abord, il est le seul dirigeant des pays candidats à l'Union européenne à ne pas appeler les citoyens à dire Oui à l'Europe. Ensuite, il se refuse à dire comment il a voté dans le référendum européen. Enfin, il prend un sacré temps pour réagir à la victoire du Oui. Par l'intermédiaire de son porte-parole, il dit aux Tchèques : le résultat ne m'a pas surpris. Le taux de participation aurait pu être encore plus élevé. Point. Au lieu de participer à la fête, au ministère des Affaires étrangères ou, aux côtés des autres leaders politiques, au concert, organisé devant le Château de Prague, le Président passe un week-end tranquille dans sa maison de campagne. Dimanche, il est le grand absent du débat télévisé des hommes politiques. La presse informe d'une polémique, à ce sujet, entre la chancellerie présidentielle et la Télévision tchèque. A qui la faute ? Difficile à dire... Dimanche soir, enfin, la voix du chef de l'Etat se fait entendre. Ne faisant preuve d'aucune émotion, il remercie à la Radio tchèque, tous les votants et souligne que l'avenir montrera si nous avons fait un bon choix ou pas.

Ce silence vaut à Vaclav Klaus une critique, venant de tous les partis politiques, y compris celui qu'il a fondé, le Parti civique démocrate (ODS). "Il se comporte comme une maîtresse délaissée", a dit Karel Kühnl, de l'Union de la liberté, un des cinq partis parlementaires, en faisant allusion à l'euroscepticisme de Vaclav Klaus. "L'homme qui ne sait pas soutenir, de telle ou telle façon, les citoyens dans une décision aussi importante, a déçu comme Président",écrit le journal Mlada fronta Dnes. Dans son interview pour Pravo, le philosophe Vaclav Belohradsky défend l'europessimisme de Vaclav Klaus : "Il disait toujours ce que c'est, en réalité, que l'UE : un réseau de groupes de lobbing, un conflit des intérêts nationaux, des négociations compliquées..."

Cette semaine ne sera pas plus facile pour Vaclav Klaus : aux Etats-Unis, à la conférence d'American Enterprise Institute, il devra expliquer son refus de la guerre en Irak...

Auteur: Magdalena Segertová
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