Le ministre Kocáb s'en prend à la télévision publique à cause de la rediffusion quotidienne des JT d'il y a 25 ans

Un générique qui a marqué son temps - celui des informations de la télévision tchécoslovaque il y a 25 ans, que rediffuse tous les soirs avant les informations actuelles la télévision publique tchèque. Une rediffusion entamée il y a trois ans déjà mais que vient de critiquer le ministre en charge des droits de l’homme. Pour Michael Kocáb, cette rediffusion est « absurde » et « indéfendable », il y aurait besoin de situer ces informations dans leur contexte historique.

La télévision publique s’est refusée à réagir à ces propos, même si son porte-parole soupçonne que ces critiques sont liées à la campagne électorale. Ecoutons la réaction aux propos du ministre de Petr Uhl, ancien dissident devenu proche du parti des Verts, parti que repésente Michael Kocáb dans le gouvernement :

« On ne peut jamais dire à la télévision ce qu’elle doit diffuser quand on est ministre ! S’il était député, ou s’il le disait en tant que musicien alors je polémiquerais avec lui avec plaisir. Quant aux émissions en elles-mêmes, je les regarde avec beaucoup d’attention parce qu’elles donnent l’image d’une époque qui n’était plus une dictature sanglante comme avant 1956. Après c’était un système autoritaire non-démocratique et ça se voit. Grâce à ces informations on peut voir quels sont les dangers actuels des informations télévisées, parce que parfois on tombe dans les mêmes schémas, la même propagande, avec les mêmes positions consistant à défendre quelque chose d’indéfendable avec une division schématique du monde. Malheureusement, Michael Kocáb vit dans un milieu qui se dit anticommuniste et de manière très simpliste il refuse quelque chose qui au contraire est précieux pour comprendre le passé et le présent. »

Michael Kocáb
Le ministre Kocáb est allé jusqu’à comparer la rediffusion de ces émissions à une hypothétique diffusion par la télévision allemande dans les années 1960 des informations produites par le régime nazi. Que pensez-vous de cette comparaison ?

« Comparer avec le nazisme est tout à fait erroné, et c’est seulement pour combattre le communisme actuel. Dans le combat actuel qui doit être démocratique on ne peut utiliser des arguments de substitution seulement pour noircir quelque chose. Moi, j’ai été neuf ans en prison sous l’ancien régime, Kocáb était un musicien disons ‘toléré’ par le régime. Je ne le lui reproche pas, mais on ne peut pas dire que c’était la même chose que la dictature nazie, c’est absurde ! »