Le Liechtenstein réclame ses anciens biens en Tchéquie

Photo: Commission européenne

Mardi, lors des assises des ministres des Affaires étrangères, à Luxembourg, le Liechtenstein a refusé de signer l'accord sur l'élargissement de l'Espace Economique Européenne (EEE) aux nouveaux membres de l'Union européenne, y compris la Tchéquie. Par ce geste démonstratif, le Liechtenstein veut attirer l'attention de l'Union européenne sur le conflit troublant ses relations avec la République tchèque.

Photo: Commission européenne
Mardi, lors des assises des ministres des Affaires étrangères, à Luxembourg, le Liechtenstein a refusé de signer l'accord sur l'élargissement de l'Espace Economique Européenne (EEE) aux nouveaux membres de l'Union européenne, y compris la Tchéquie. Par ce geste démonstratif, le Liechtenstein veut attirer l'attention de l'Union européenne sur le conflit troublant ses relations avec la République tchèque. Ce conflit concerne les biens confisqués aux Liechtenstein sur la base des décrets du Président Benes, après la guerre. Ce geste politique n'aura aucun impact sur l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne mais risque de compliquer nos relations économiques avec le Liechtenstein, la Norvège et l'Islande qui, elles aussi, n'ont pas signé cet accord. Heureusement, ces complications ne seront pas très dramatiques, car les exportations tchèques vers ces trois pays ne représentent que 0,5% du volume total exporté. Le conflit entre Prague et Vaduz en quoi consiste-t-il? Le Liechtenstein veut que les nouveaux membres de l'Union reconnaissent que pendant la guerre il était un Etat souverain et neutre. Prague le refuse parce que cette reconnaissance ouvrirait la porte aux réclamations des anciens biens des Liechtenstein qui d'ailleurs ne sont pas du tout négligeables. Leur valeur est estimée à une centaine de millions d'euros. En général, il s'agit des biens que la famille des Liechtenstein possédait en Moravie. Après 1945, ces derniers ont été confisqués par l'Etat sur la base des décrets du président Benes, car les Liechtenstein étaient considérés comme des citoyens allemands. Le prince Nikolaus de Liechtenstein ne nie pas à la Tchéquie son droit d'exproprier, selon ses termes, les ressortissants de Liechtenstein mais refuse l'affirmation qu'ils étaient Allemands. Une affaire à suivre.

Auteur: Astrid Hofmanová
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