Le gouvernement tchèque prépare le « Plan Alzheimer »

Photo: Commission européenne

En République tchèque, près de 130 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et ce nombre pourrait quadrupler d’ici 2050. Face à cette charge grandissante, le gouvernement tchèque s’est engagé à élaborer, dans les mois qui viennent, le plan de lutte contre cette maladie neurodégénérative du tissu cérébral.

Jaromír Drábek
Mieux prendre en charge la maladie, coordonner l’action de différentes organisations actives dans ce domaine, soutenir davantage les proches des malades – voilà les principaux objectifs de ce futur « Plan Alzheimer » en République tchèque. Le ministre du Travail et des Affaires sociales Jaromír Drábek (TOP 09) explique :

« Notre société n’a pas encore pris conscience de la gravité de la situation. (…) Chez nous, la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés touchent 10% de la population âgée de 80 à 85 ans. Dans la tranche d’âge de 90 à 95 ans, le nombre de malades est estimé à 30%. Le gouvernement a donc décidé que d’ici à la fin du premier semestre 2011, les ministères de la Santé publique, du Travail et des Affaires sociales, de la Justice et de l’Education nationale élaborent conjointement un plan d’action pour traiter cette problématique. »

Le côut mondial de la maladie d’Alzheimer ne cesse d'augmenter : il atteindra cette année 604 milliards de dollars, selon le Rapport mondial sur la maladie d’Alzheimer de 2010... Or, Iva Holmerová, vice-présidente de l’organisation Alzheimer Europe affirme :

« Il n’y a pas lieu d’être sceptique. La maladie d’Alzheimer est incurable, mais il existe des traitements adéquats. Si nous arrivions à éloigner la maladie de sorte que les premiers symptômes se manifestent cinq ans plus tard qu’actuellement, le nombre de malades d’Alzheimer diminuerait de moitié, car comme l’a dit M. le ministre, c’est une maladie qui progresse inexorablement avec l’âge. »

D’après Iva Holmerová, 80% des patients tchèques sont traités à domicile et les frais liés aux soins reposent essentiellement sur les familles. La nouvelle stratégie de l’Etat devrait donc favoriser le soutien aux proches des malades, le soutien financier, juridique, mais aussi psychologique, car les conjoints des malades d’Alzheimer souffrent très fréquemment de dépression.

Photo: Commission européenne
Une de ces proches a écrit à ce sujet dans une discussion sur Internet : « Augmentez les allocations versées aux familles pour qu’elles soient équivalentes aux sommes investies par l’Etat dans le traitement des malades dans les hôpitaux et croyez-moi qu’il y aura beaucoup moins de dépression dans les familles touchées par Alzheimer. »

Rappelons enfin que la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies dégénératives est un défi pour tous les pays membres de l’UE, la France ayant déjà adopté son « Plan Alzheimer » en 2008.