Le gouvernement souhaite aider les sans-abri

Photo: Kristýna Maková

Le gouvernement a adopté ce mercredi le premier plan en République tchèque pour aider les sans-abri et trouver des solutions au problème du logement. Ce plan d’action fixe différents objectifs jusqu’à l’horizon 2020 afin d’améliorer une situation qui touche de plus en plus de personnes dans le pays. Sont mis en cause la hausse du chômage et la faible réactivité des services sociaux.

František Koníček,  photo: Filip Jandourek
En coopération avec l’Armée du salut, le gouvernement a présenté ce mercredi un plan visant à aider les sans-logis et à trouver une solution au problème du logement. Un programme d’action claire devrait être défini d’ici la fin de l’année pour tenter de résoudre ce problème social majeur. Le ministre du Travail et des Affaires sociales František Koníček veut combattre de cette manière un processus dangereux :

« L’itinérance est un phénomène social qui se développe fortement et qui nous inquiète notamment du fait de la situation précaire des groupes de population concernés. »

Le nombre de sans-abri est estimé à 30 000 en République tchèque mais 100 000 personnes seraient menacées de le devenir. Des soins médicaux plus abordables et la possibilité pour les personnes dans le besoin d’obtenir un logement social, système encore inexistant en République tchèque, sont les proposition phare du gouvernement. Dans un premier temps, les sans-logis pourraient bénéficier de l’accès à des logements d’accueil ainsi qu’à des cliniques spécialisées dans lesquelles des soins vitaux de base leur seraient prodiguer.

Mais Antonín Plachý, membre de l’Armée du salut, insiste également sur la prévention notamment en matière de protection de l’emploi et sur la nécessité d’une couverture juridique accrue des personnes face au risque de la perte de leur logement. Il explique la teneur du plan d’action :

Photo: Kristýna Maková
« Chaque chapitre comporte un point de prévention. En ce qui concerne la question du logement, nous travaillons avec des gens qui risquent de perdre le leur. Nous les aidons à trouver une solution pour qu’ils gardent leur habitation, qu’ils ne contractent pas de dettes et qu’ils ne soient pas jetés à la rue pour une quelconque erreur. Nous voulons les sortir de cette spirale et les aider à garder leur logement. »

Le ministère du Travail et des Affaires sociales souhaite pallier les difficultés rencontrées par les SDF en s’inspirant notamment de la politique du logement de la capitale autrichienne, Vienne. Avant une expulsion, le tribunal serait ainsi tenu d’informer le bureau des affaires sociales afin que celui-ci cherche une solution de secours. Si ce n’est pas le cas, l’expulsion n’est pas éxécutée. Une grande partie des locataires viennois ont ainsi pu rester dans leur domicile ces dernières années.

Loin d’être un bloc homogène, la catégorie de population des sans-abri comprend des individus aux trajectoires très diverses. Des personnes souffrent ainsi d’une longue exclusion sociale, de la perte d’un emploi ou bien même d’un mauvais état de santé. Enfin, un phénomène prend une ampleur grandissante notamment en Europe occidentale, celui de l’itinérance comme choix de vie.

Photo: Kristýna Maková
Le statisticien Roman Bechtold établit une carte d’identité de la personne sans-abri en général :

« La personne sans-abri typique est âgé de 45 à 49 ans, c’est un homme qui a seulement une éducation primaire ou secondaire sans baccalauréat. Plus de la moitié sont célibataires. »

Les groupes les plus touchés restent les personnes de plus de soixante ans, sans travail et ne vivant que d’allocations médiocres. Cependant, de plus en plus de familles avec des enfants sont soumises aux conditions ingrates de la vie dans la rue.

Cette proposition du gouvernement fait ainsi contrepoids à l’annonce faite en juillet dernier par la municipalité de Prague, qui souhaite déployer des moyens renforcés cet hiver pour lutter contre la présence inopportune des sans-abri dans les transports publics de la capitale tchèque, tout cela sans la moindre trace d’une politique alternative d’aide aux personnes sans-logis.