Le gouvernement s'est mis d'accord sur le budget de l'Etat

Le ministre de la Défense Karel Kuhnl et le Premier ministre Stanislav Gross, photo: CTK

C'est enfin décidé : le gouvernement a adopté, ce jeudi, le projet de budget de l'Etat pour 2005. Comment se présente-t-il ?

Le ministre de la Défense Karel Kuhnl et le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
Le projet de budget élaboré par le cabinet du Premier ministre, Stanislav Gross, compte, de nouveau, avec un déficit dans les caisses de l'Etat. A noter qu'il est moins important que les années précédentes, appartenance à l'Union européenne et vision du passage à l'euro, dans quelques années, obligent. Le déficit est même moins important que le préconisait le projet initial. En effet, dans le cabinet formé par les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les unionistes, les partis de la droite ont réussi à imposer leurs vues, c'est à dire réduire au maximum le déficit budgétaire, comme le veulent les directives de Bruxelles et les engagements pris par la Tchéquie à l'égard de l'Union européenne. A l'origine, le déficit devait être de l'ordre de 94 milliards de couronnes (environ 32 couronnes l'euro). Il ne sera que de 84 milliards. Les chrétiens-démocrates et les unionistes demandaient une baisse de 11 milliards, mais les sociaux-démocrates ne voulaient pas réduire les dépenses dans le social. Sous la pression des chrétiens-démocrates, qui menaçaient même de quitter la coalition gouvernementale, le Premier ministre, Stanislav Gross, a dû faire un choix : à la veille des élections régionales, dans quelques mois, il a opté pour le sauvetage de son gouvernement, en faisant pas mal de mécontents dans les rangs de son propre parti. Certains députés sociaux-démocrates se demandent, en effet, comment ils vont expliquer à leurs électeurs l'action rétrograde du Premier ministre. Ils ne comprennent pas la volonté de réduire le déficit budgétaire à tous prix, alors qu'en comparaison avec la moyenne européenne, il n'est pas énorme et est en baisse. Pour ces députés du plus fort parti gouvernemental, il n'est pas bon, à deux ans des législatives, de ne pas accomplir les promesses, car les électeurs n'ont pas la mémoire courte. Cela se fait, d'ailleurs, sentir dans les récents sondages où la cote de la social-démocratie est en chute libre.

Pourtant, dans les rangs de toute la coalition gouvernementale, on affirme que tous ses députés voteront pour le projet de budget comptant sur un déficit inférieur de 10 milliards à ce que préconisait le cabinet dans son projet initial. La question se pose maintenant : où prendre ses 10 milliards ? Du côté des Travail et des Affaires sociales, pas de problème pour le ministre Zdenek Skromach : il est capable d'économiser quatre milliards et demi en contrôlant mieux le système des allocations sociales, chômage et autres. Il propose une baisse de 1 % des dépenses des différents ministères, ce qui rapporterait deux autres milliards. On pourrait, aussi, geler les salaires des fonctionnaires de l'administration. Les chrétiens-démocrates et unionistes demandent le gel des salaires des policiers, pompiers et gardiens de prison. Du côté de l'opposition parlementaire, on n'est pas content, mais comme la coalition gouvernementale dispose de la majorité à la Chambre des députés, il semble que le budget 2005 sera adopté sous quelle que forme que ce soit. Les critiques des sociaux-démocrates affirment que la social-démocratie, à deux ans des législatives, s'est engagée dans une politique d' « après moi le déluge ».