Le gouvernement lorgne sur les travailleurs étrangers

La République tchèque compte à ce jour plus de 47 000 postes de travail vacants. Dans vingt-cinq ans, le pays risque de manquer de quelque 400 000 travailleurs qualifiés. Face à ce constat alarmant, le gouvernement tchèque entend lever, d'ici 2008, la plupart des restrictions aux flux de main d'oeuvre étrangère dans le pays.

Mécaniciens, forgerons, soudeurs, mais également architectes, informaticiens et médecins - ils sont tous très convoités sur le marché tchèque. Pour combler ce déficit, les autorités espèrent attirer dans le pays les étrangers, les ressortissants des pays hors Union européenne notamment. Sur ce point-là, les spécialistes sont sceptiques : d'après le sociologue Ivo Mozny, les ingénieurs ukrainiens, par exemple, ont préféré s'installer au Canada, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Gabriela Pikorova du ministère du Travail et des Affaires sociales, est du même avis : « Un étranger qui compare les salaires tchèques et le niveau de vie local avec l'Europe occidentale, finit par aller là-bas », a-t-elle dit au quotidien économique Hospodarske noviny.

Autre aspect qui défavorise la Tchéquie aux yeux des travailleurs potentiels : une barrière administrative à franchir.

Afin de simplifier les règles existantes, le ministre de l'Industrie et du Commerce Martin Riman (ODS) propose d'introduire des « cartes vertes », servant de permis de travail, comme aux Etats-Unis. Après deux ans de résidence en République tchèque, leurs détenteurs pourraient demander l'obtention d'un permis de séjour, délivré aujourd'hui après une période de cinq ans. Toujours dans le dossier spécial de Hospodarske noviny, Lucie Sladkova de l'Organisation internationale pour la migration propose quant à elle de créer des bureaux de placement destinés aux étrangers.

A la recherche des professionnels qualifiés, les autorités tchèques constatent pourtant une augmentation progressive du nombre de travailleurs étrangers légaux, provenant tant de l'UE que d'autres pays. D'après les derniers chiffres, publiés par le ministère du Travail, ils étaient, fin avril, presque 199 000 à avoir signé un contrat d'embauche en Tchéquie, soit 14 000 de plus qu'au début de l'année 2007.