Le festival Mene Tekel pour compter et peser les crimes du régime communiste

Photo: CTK

Le festival international contre les régimes totalitaires, baptisé Mene Tekel, a été inauguré, mardi soir, à Prague. Organisée pour la première fois par la Confédération des prisonniers politiques en collaboration avec la ville de Prague et l'association « L'art sans barrières », il s'agit d'une manifestation qui, jusqu'à dimanche prochain, se donne pour objectif de rappeler l'histoire et les crimes du régime communiste tchécoslovaque.

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C'est par une messe oecuménique célébrée dans la cathédrale Saint-Guy et un rassemblement au Sénat que s'est ouverte la première édition de ce festival du souvenir. Souvenir des victimes de la dictature, mais aussi plus généralement souvenir de ce qu'était « La vie sous le totalitarisme » avec notamment une exposition éponyme richement illustrée sur le sujet. Directeur du festival, Jan Rericha, explique le choix de cette appellation « Mene Tekel » se rapportant à une citation biblique :

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« Mene, Mene, Tekel, Upharsin. Ce sont des mots sur la somme, la pesée et la punition des actes malfaisants inscrits sur les murs du palais royal de Balthazar, le fils tristement célèbre du roi Nabuchodonosor, et il s'agissait en fait d'un avertissement devant le mal et la violence. Traduit librement, cela signifie quelque chose comme « je compte, je fais la somme, je pèse sur une balance et je récompense selon les mérites, ou au contraire je punis. »

Comme dans l'Ancien Testament mettant en scène le roi de Babylone, l'appellation Mene Tekel peut donc également être considérée comme un avertissement face aux dangers que représentent les abus de pouvoir, en l'occurrence ceux du régime communiste. C'est pourquoi des dizaines d'expositions, de conférences ou encore de projections de films se tiennent dans le cadre du festival. Membre de la Confédération des prisonniers politiques, Cestimir Cejka estime que l'organisation de cette manifestation est même un devoir vis-à-vis des jeunes générations :

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« Les jeunes posent beaucoup de questions auxquelles quelqu'un de normal ne s'attend parfois même pas. C'est pourquoi, il est aujourd'hui indispensable d'informer ces générations de cette partie de notre histoire. Car ce qu'ils en savent aujourd'hui est vraiment très déformé par l'idéologie communiste. »

Et puisque Mene Tekel est donc un festival de la mémoire, rappelons qu'entre 1948 et 1989, plus de 260 000 peines d'emprisonnement ont été prononcées pour des motifs politiques et qu'entre 2500 et 3000 personnes sont mortes lors d'arrestations, en prison ou dans des camps de travail forcé.