Le doyen de la faculté de médecine de l'université d'Olomouc arrêté en Nouvelle-Zélande pour vol et contrebande d'orchidées

Cestmir Cihalik, photo: CTK

La police néo-zélandaise a arrêté, dimanche, deux Tchèques soupçonnés de vol et de tentative de contrebande d'orchidées rares. Parmi les deux accusés se trouve notamment le doyen de la faculté de médecine de l'Université Palacky d'Olomouc, en Moravie. Une affaire rocambolesque qui met en lumière une réalité plus sombre : les Tchèques font partie des plus importants trafiquants au monde d'espèces de flore et de faune protégées.

Cestmir Cihalik,  photo: CTK
Collectionneur passionné d'orchidées, Cestmir Cihalik, doyen de le la faculté de médecine de l'une des universités les plus prestigieuses en République tchèque, n'a donc pas su résister à la tentation de la rareté. En séjour touristique en Nouvelle-Zélande depuis la fin décembre, il est accusé de vol d'orchidées protégées dans un parc naturel de la région du Waikato située sur l'île du Nord. Le professeur, arrêté en possession de 110 plantes, est accompagné d'un autre spécialiste, un ancien employé de l'Inspection tchèque de l'environnement, qui, de son côté, en détenait 15 autres.

Selon les premiers témoignages de cultivateurs tchèques d'orchidées, Cestmir Cihalik fait partie des trafiquants connus du milieu. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les autorités tchèques avaient averti leurs collègues néo-zélandais des activités du doyen avant même son départ pour la Terre du Long Nuage Blanc. Du coup, depuis Noël, une équipe locale d'Interpol luttant contre le commerce illégal des espèces protégées suivait les mouvements des deux touristes tchèques. Une méthode qui a permis aux activistes de filmer Cestmir Cihalik et son compère en flagrant délit de vol d'orchidées.

Lundi, au tribunal, les deux Tchèques ont été remis en liberté sous caution avant que l'audience ne reprenne ce mercredi. Ils risquent trois à cinq ans de prison et une amende de 100 000 dollars néo-zélandais, soit environ 55 000 euros.

Mais au-delà même de cette affaire, les Tchèques sont parmi ceux au monde qui violent le plus la Convention CITES de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, Convention ratifiée depuis 1973 par 164 pays, dont la Tchéquie en 1992. De par sa position géographique, la République tchèque constitue en effet un carrefour stratégique pour l'introduction clandestine d'animaux et de plantes en Allemagne voisine et dans les pays du Benelux. Une situation qui ne manque donc pas d'inquiéter lorsque l'on sait que les animaux vivants font l'objet du troisième trafic de contrebande le plus important au monde après celui de la drogue et des armes.