Le chef de l'OTAN pour une hausse des dépenses tchèques dans la défense

Miloš Zeman et Anders Fogh Rasmussen, photo: CTK

Membre de l’Organisation du traité Atlantique Nord (OTAN), la République tchèque s’engage normalement à investir dans le secteur de la défense au moins 2% de son produit intérieur brut (PIB). Elle ne le fait pas et le secrétaire général de l’alliance militaire, Anders Fogh Rasmussen, qu’a rencontré le chef de l’Etat tchèque Miloš Zeman jeudi à Bruxelles, a appelé les pays européens dans cette situation à profiter de la reprise économique pour intensifier leurs efforts dans le domaine militaire.

Miloš Zeman et Anders Fogh Rasmussen,  photo: CTK
Le président de la République tchèque Miloš Zeman a achevé sa première visite à Bruxelles, où il a rencontré plusieurs dirigeants européens, par un entretien avec le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen. L’occasion pour le chef de l’Etat de rappeler, dans un anglais bien à lui, son adhésion au projet atlantiste :

« Je soutiens complètement l’OTAN comme je l’ai fait il y a quinze ans. Il s’agit d’une expérience à long terme positive, pas seulement une longue relation d’amitié mais également une longue coopération. »

Quinze ans, c’est la durée de l’engagement de la République tchèque au sein de l’OTAN, organisation que le pays a rejoint en 1999, alors que Miloš Zeman était Premier ministre. Les Tchèques ont participé depuis à plusieurs missions sous l’égide de l’alliance militaire, notamment au Kosovo et en Afghanistan. Le secrétaire général de l’OTAN a tenu à saluer la qualité des troupes engagées dans ces opérations et plus généralement celle des armées tchèques. Interrogé par un journaliste de la Radio tchèque sur la baisse régulière, depuis quelques années, des investissements de Prague en matière militaire, à hauteur de 1% du PIB, alors qu’ils devraient être d’au moins 2% dans le cadre de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a invité les pays européen à se ressaisir, affirmant qu’il en allait du rôle du Vieux Continent dans le monde :

Anders Fogh Rasmussen,  photo: CTK
« C’est un fait que le budget de la Défense de la République tchèque a décliné de façon significative ces dernières années […]. La République tchèque n’est pas la seule dans ce cas, c’est un problème global. Si cette tendance se poursuit, il sera de plus en plus difficile d’assurer une défense efficace de nos territoires, il sera de plus en plus difficile, en particulier pour les alliés européens, de participer à la gestion des crises internationales. Et l’espace laissé libre sera investi par les puissances émergentes qui investissent de façon croissante dans la défense et la sécurité et cela pourrait conduire au déclin du rôle de l’Europe sur la scène internationale. C’est pour ces raisons que j’ai encouragé les alliés à augmenter leurs dépenses dans la défense alors que leur économie redémarre. »

Le Danois a toutefois également déclaré qu’il comprenait que les arbitrages budgétaires que les gouvernements européens ont dû faire face à la crise économique avaient pu être réalisés en défaveur du secteur de la défense. Bien qu’elle ne remplisse pas ses devoirs financiers à l’égard de l’OTAN, la République tchèque reste plus que jamais dans son giron avec cette visite de Miloš Zeman, lequel a affirmé qu’il était selon lui d’une importance capitale de lutter contre Al-Qaïda.

L’alliance militaire de l’OTAN est par ailleurs fêtée ce week-end en République tchèque comme partout ailleurs dans ses pays membres. Sous nos latitudes, les amateurs d’aviation pourront notamment apprécier le vol du second plus gros avion du monde, le Ruslan, sur la ville d’Ostrava en Moravie-Silésie.