Le chef de la diplomatie tchèque à Benghazi pour soutenir le CNT, mais sans le reconnaître officiellement

Karel Schwarzenberg en Libye, photo: CTK

Karel Schwarzenberg, le ministre tchèque des Affaires étrangères, était mercredi en Libye pour rencontrer les représentants du Conseil National de Transition (CNT) installé à Benghazi. Contrairement à Paris, Londres ou encore Berlin, Prague ne reconnaît pas officiellement ce Conseil en tant que gouvernement légitime de la Libye. Cette visite était toutefois l’occasion pour la partie tchèque d’afficher son soutien aux rebelles et d’apporter de l’aide humanitaire.

Karel Schwarzenberg en Libye,  photo: CTK
La visite de Karel Schwarzenberg à Benghazi a coïncidé avec le début la polémique sur la livraison d’armes par la France aux insurgés qui se battent contre l’armée du colonel Kadhafi. Le statut du Conseil National de Transition fait encore débat, tant au sein du Conseil de sécurité de l’ONU qu’au sein de l’Union européenne, où plusieurs pays hésitent à le reconnaître comme représentant légitime du peuple libyen. Pour le chef de la diplomatie tchèque, il fallait donc faire dans la nuance :

« Je suis d’avis que nous ne pouvons le reconnaître en tant que gouvernement officiel. Entre temps, les choses se sont bien développées et ce Conseil a prouvé quelque chose, ce qui me donne une grande satisfaction. »

Karel Schwarzenberg en Libye,  photo: CTK
Le chef des rebelles libyens, Mustapha Abdel Jalil, s’est tout de même félicité de ce soutien des Tchèques, qui « ont l’expérience d’une transformation similaire et desquels il y a beaucoup à apprendre ».

De plus en plus de pays s’ajoutent à la liste de ceux qui reconnaissent officiellement ce Conseil national de transition en Libye. Derniers en date : la Croatie et la Bulgarie, cette semaine, même si Sofia a longtemps hésité en raison de la présence de plusieurs anciens acteurs directement impliqués dans l’affaire des infirmières bulgares à la tête de ceux qu’on appelle désormais les rebelles. Le quotidien bulgare Sega estime d’ailleurs que « La Bulgarie vient de reconnaître comme pouvoir légitime les anciens tortionnaires de ses infirmières ».

Pour la République tchèque, cette visite du chef de la diplomatie était également l’occasion de montrer son engagement au niveau humanitaire. Dans l’avion du ministre était représentée plusieurs ONG, dont People in need, que dirige Šimon Pánek:

Šimon Pánek
« Je suis venu avec un ensemble de choses préparées spécialement pour les besoins du terrain, dont des instruments destinés à l’hôpital de campagne géré par notre partenaire, l’organisation International Medical Corps, près de Misurata. Le nombre de blessés est élevé et les capacités sur place ne suffisent pas. Nous acheminons des biens d’une valeur totale de 2,5 millions de couronnes, dont 2 millions ont été donnés par l’Etat et le reste par notre ONG, et qui devraient permettre de sauver des vies dans cet hôpital, là où les combats sont les plus violents. »

Des cardiologues tchèques vont par ailleurs prendre en charge trois enfants libyens malades, transportés à Prague dans l’avion du ministre et qui seront soignés à l’hôpital de Motol.