Le château de Karlštejn s’apprête à subir d’importants travaux de reconstruction

Karlštejn, photo: ČTK

Plus qu’un château, c’est un symbole. Karlštejn, fondé par l’empereur du Saint-Empire romain et roi de Bohême Charles IV, dans la seconde moitié du XIVe siècle, va connaître d’importants travaux de restauration et de rénovation. Ceux-ci doivent être lancés dès l’année prochaine, dans le cadre d’un projet de mise en valeur du site tout entier.

Karlštejn,  photo: ČTK
Avec près de 230 000 visiteurs en 2017, Karlštejn, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Prague, est un des châteaux les plus visités de République tchèque. Et pour cause : il est associé, dans l’imaginaire des Tchèques, à son fondateur, Charles IV qui, au cours de son règne, a fait de Prague sa capitale d’empire, la transformant en une ville médiévale plus « moderne » et en faisant émerger la Bohême de la carte de l’Europe de l’époque.

Construit pour être la résidence impériale de Charles IV, où ce dernier pouvait s’adonner à la chasse ou recevoir d’importants visiteurs, Karlštejn a aussi été conçu pour servir de reliquaire, l’empereur étant un collectionneur friand de ces fragments de corps de saints, objets de culte auxquels étaient attribués divers pouvoirs. Enfin, le château a également été choisi pour abriter les joyaux de la Couronne dans la très belle chapelle de la Sainte-Croix aux murs incrustés de pierres précieuses. C’est dire l’importance du château dès le début de son édification en 1348.

Rien d’étonnant, donc, que chaque année s’y pressent autant de visiteurs, locaux, mais aussi internationaux. Seulement, aujourd’hui, les infrastructures d’accueil et d’exposition commencent à laisser à désirer. Les flots de touristes se déversent à leur arrivée devant un petit guichet unique qui est désormais voué à disparaître, comme le précise Lukáš Kunst, adjoint à l’intendant du château :

Jaromír Kubů,  intendant du château de Karlštejn,  photo: ČTK
« Ce guichet va être fermé et transféré dans un tout nouveau centre d’accueil des touristes qui sera couvert. »

Un centre d’accueil qui devrait être aménagé dans la partie sud de l’ancienne maison des burgraves, dans des espaces de style gothique tardif. Là aussi devraient être installées des expositions, consacrées par exemple aux vignobles de Karlštejn, mais aussi une maquette virtuelle du château permettant de découvrir son aspect précédant l’importante reconstruction déjà réalisée au XIXe siècle par Josef Mocker, dans un esprit historicisant similaire aux travaux de Viollet-Le-Duc en France.

Les nouveaux travaux version XXIe siècle devraient être moins visibles de prime abord que la rénovation de Mocker, plus imaginative qu’authentique, et permettre au public d’accéder à de nouveaux espaces, jusque-là inaccessibles voire inutilisés, notamment en rez-de-chaussée et dans les sous-sols. Dans l’une de ces salles doit voir le jour une petite salle de projection, comme le détaille Lukáš Kunst :

Karlštejn,  photo: ČTK
« Ce sont des espaces qui n’ont jamais été ouverts au public qui datent du gothique tardif. C’est donc une partie très rare du château de Karlštejn. Ensuite, les espaces souterrains du palais impérial sont ceux qui ont le plus de valeur, architecturalement parlant. Sous nos pieds se trouve un massif rocheux et c’est sur cette roche qu’a été bâti Karlštejn. Malheureusement cet espace est couvert par un plafond en béton armé. Cela fait partie des interventions peu respectueuses des années 1960-1970. Nous souhaitons donc nous en débarrasser et y réinstaller le plafond fait de poutres en bois. »

Le montant de ces travaux, qui devraient durer au moins jusqu’en 2022, s’élèvera à 95 millions de couronnes (près de 3,75 millions d’euros) dont 85% financés par des subventions européennes. Aucune fermeture complète du château n’est prévue, cette rénovation étant conçue pour être menée en différentes étapes qui ne limiteront que de manière temporaire l’accès aux espaces concernés.