Le Centre tchèque de Paris, médiateur entre les cultures tchèque et française

Michael Wellner-Pospisil
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Depuis des années, le Centre tchèque de Paris, situé rue Bonaparte, fait partie de la vie culturelle parisienne et cherche à construire les ponts entre les cultures tchèque et française. Nous avons accueilli dans le studio de Radio Prague le directeur du Centre tchèque Michael Wellner-Pospisil et lui avons demandé tout d'abord de résumer sommairement les activités du Centre.

"Dans la dernière saison nous avons démarré un festival important "Le festival de la culture des années soixante", festival qui dure toute l'année et qui est donc en cours. Il retrace tous les domaines de la culture, c'est-à-dire le cinéma, la littérature, le théâtre mais aussi la politique et l'histoire. A cette occasion nous avons organisé en collaboration avec la cinémathèque tchèque le festival des films des années soixante. Nous avons présenté une trentaine de films dans un cinéma bien connu à Paris, le Cinéma des cinéastes. C'était une manifestation qui a eu beaucoup de succès. Et je pourrais encore ajouter que nous préparons d'une manière intensive un livre qui retracera en 450 pages en tchèque et en français tout ce festival."

Il faudrait peut être expliquer pourquoi les années soixante?

"Nous nous sommes posé la question avec Antonin Liehm qui était un des pères spirituels de ce festival. On s'est posé la question pourquoi les années soixante avaient été une période aussi riche et importante dans tous les domaines de la culture en Tchécoslovaquie de l'époque. Pourquoi c'était si bien accepté en France et dans le monde entier. Quelles en sont les raisons. Est-ce que ce sont les raisons politiques, historiques ou est-ce que c'était une vague d'inspiration incroyable. On cherche la réponse. Evidemment je ne pense pas qu'on trouvera une réponse absolument scientifique et précise, parce que c'est impossible, mais on va peut-être trouver des réponses partielles à cette question. Nous avons pris comme devise de cette manifestation une citation de Milan Kundera qui dit, je cite librement, Monsieur Kundera m'excusera : "La culture tchèque des années soixante est un des mouvements les plus importants de la culture européenne du XXe siècle." Nous essayons maintenant de prouver que cette citation est basée sur une réalité."

Une place importante dans votre programme a toujours été réservée au jazz. Est-ce que cela continue et va continuer?

"Bien sûr que cela continue et comment ! La semaine dernière nous avons déjà eu, la semaine dernière, le premier concert dans notre Paris-Prague Jazz Club qui a été très bien visité parce qu'il y avait 120 personnes. Donc nous continuons tous les vendredi soir. C'est devenu un des lieux mythiques de Paris. Nous préparons également la troisième édition du festival Jazzicolors que j'ai fondé il y a trois ans et qui s'élargit d'une année à l'autre. Cette année nous sommes seize pays qui participent. Nous avons été obligés d'ajouter encore d'autres partenaires. En dehors des centres ou des instituts tchèque, hongrois et finlandais nous avons ajouté le Centre culturel suédois et le concert inaugural aura lieu dans la Maison de la culture du Japon à Paris. En plus, on a été obligé d'élargir le festival d'une semaine à deux semaines et nous avons comme partenaire par exemple la Scène nationale Les Gémeaux qui se trouve à Sceaux près de Paris et la Maison Jean Monnet ou le FIAP en abréviation."

Qu'est-ce que vous souhaiteriez au Centre tchèque de Paris pour l'avenir?

"Ah, une bonne question. Je souhaiterais qu'il y ait encore plus de spectateurs si possible. Je dis si possible, parce que souvent la salle du Centre tchèque est complète et ce que je souhaiterais donc c'est d'avoir une salle un peu plus grande. La salle Janacek n'a que 130 places, on est parfois obligé de refuser des spectateurs et ce n'est pas agréable."