Le cannabis demeure très populaire, en Tchéquie

Les jeunes Tchèques fument le cannabis plus et à un âge plus bas que leurs confrères ailleurs en Europe. La consommation des drogues dures a en revanche tendance à diminuer.

Voilà deux constats qui ressortent du dernier rapport de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. Laissons parler les chiffres. Près d'un cinquième des Tchèques entre 15 et 34 ans fument ou auraient essayé la marihuana ce qui dépasse de dix pour cent la moyenne européenne. Une triste primauté à l'échelle européenne revient à la Tchéquie en ce qui concerne les personnes de 15 à 19 ans : dans cette tranche d'âge, un élève sur deux aurait été initié à la marihuana. L'extasy est une autre drogue, dont la consommation est très répandue parmi les jeunes Tchèques - six pour cent d'entre eux l'auraient utilisée. En Europe, seuls les Britanniques semblent en consommer davantage. Quelle est l'explication de cet état de choses ? Certains dénoncent qu'en Tchéquie il n'y a pratiquement pas de programmes de prévention visant les drogues douces. D'autres estiment que c'est une tolérance généralement élevée au sein de la société tchèque envers les drogues qui en est coupable. Une tolérance qui s'étend également sur l'alcool et qui fait que le nombre de très jeunes gens qui boivent est aussi considérable.

Le rapport de l'Observatoire européen indique en outre que la drogue dure est en légère baisse, en République tchèque. C'est le pervitine (le métamphétamine) qui y est le plus populaire et qui est utilisé par plus de vingt mille Tchèques. Fabriquée dans le pays dès le début des années 80 déjà, cette drogue est considérée comme une « spécialité tchèque ».

Y a-t-il lieu de faire une distinction entre la drogue dure et la drogue douce ? Jiri Komorous, chef de la centrale anti-drogue, la refuse farouchement. La semaine prochaine, ce sont les députés qui pourront en quelque sorte trancher le problème en se penchant en troisième lecture sur un projet de loi autorisant la légalisation de la marihuana, en quantité limitée, pour « un besoin personnel ». Les données révélées par le rapport européen concerné - pas très favorables -sont appelées à être prises en compte...