Le Canada confronté à une augmentation du nombre de réfugiés roms de nationalité tchèque

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Les autorités canadiennes se sont récemment inquiétées du nombre de demandes d’asile déposées par des ressortissants tchèques, en très grande majorité issus de la communauté rom. L’augmentation n’est pas anodine : selon les statistiques officielles, 993 % de hausse en un an, avec 853 demandes d’asile en 2008. Avant le sommet entre l’UE et le Canada début mai dans la capitale tchèque, le sujet vient compliquer les relations entre Prague et Ottawa.

Au Canada, il y a plus de demandes d’asiles déposées par des citoyens tchèques que par des Irakiens ou des Afghans. Selon l’agence Canwest News service, les autorités canadiennes ont accordé le statut de réfugié politique à 40 % des demandeurs de nationalité tchèque sur la base d’une « peur justifiée de persécutions dans leur pays d’origine ».

Persécutions, discriminations : ce sont les raisons le plus souvent invoquées par les Roms tchèques qui sont partis ou prévoient de partir. M. Horváth, membre de la minorité rom de la ville de Pardubice, est chef d’une petite entreprise. Lui aussi veut s’installer au Canada, un pays d’immigration doté d’un régime relativement favorable aux réfugiés :

« Il y a d’autres familles roms de Pardubice qui veulent partir là-bas. Pas pour des raisons économiques : ils ont un niveau de vie très correct. Mais ils veulent aussi partir – pour une seule raison : la discrimination. »

Les citoyens tchèques n’ont plus besoin de visa pour se rendre au Canada, mais les visas avaient déjà dû être réintroduits à la fin des années 1990 à cause d’une première vague d’immigration. A Prague, on tente de minimiser l’ampleur du phénomène. Jan Kohout, du ministère des Affaires étrangères :

« Nous sommes évidemment en contact permanent avec la partie canadienne pour discuter de ces questions et les chiffres évoqués concernant les demandes d’asile ne sont pas exacts. »

Selon Radio Canada, une commission canadienne est en train d’enquêter sur les conditions de vie des Roms en République tchèque, afin d’étudier si les requêtes sont justifiées. En attendant, dans un contexte ou les défilés xénophobes se multiplient, ils sont toujours plus à s’envoler pour Toronto, où ils sont accueillis dans le centre communautaire rom.