Le 24 septembre 1914 naissait Jiri Kolar, le gourou de l'art tchèque

Collage de Jiri Kolar

Jiri Kolar, peintre, collagiste, poète... Une de ces personnalités tchèques que le régime totalitaire a condamnées au silence et qui, pourtant, ne se sont pas tues. Un de ces artistes d'Europe centrale qui ont trouvé leur terre promise en France, tout en restant attachés à leurs origines. Disparu en août 2002, à Prague, Jiri Kolar aurait eu, ce 24 septembre, 90 ans. Son oeuvre est immense. L'année passée, l'Institut français en a exposé une petite partie : un cycle intimiste de "confrontages", de collages, si vous voulez, créés, dans les années 1950, à partir de diverses photographies, souvent découpées dans de vieux journaux. Kolar, qui maîtrisait le jeu des associations, savait donner à ces photos de nouvelles significations, explique l'historienne de l'art Marie Klimesova.

"Après la guerre, Kolar écrivait des poèmes qui prenaient la forme d'un journal intime. Même ces confrontages-là rappellent un journal : ils sont datés, donc on sait que ils les a créés au printemps 1952, en l'espace de deux mois. Dans ces oeuvres, Kolar évoque l'absurdité de cette époque-là, l'absurdité de la vie sous le régime communiste. Il avait aussi une curieuse façon de faire circuler ces travaux : il les 'oubliait' dans les cafés, 'perdait' dans la rue, envoyait à des inconnus... Il n'avait aucun souci de les récupérer. Aujourd'hui, on les retrouve dans des collections privées."

Auteur: Magdalena Segertová
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