Le 17 novembre une date toujours vivante

Vaclav Havel - une affiche du novembre 1989

Le temps passe vite : il y a quatorze ans, déjà, la chute du communisme commençait en Tchécoslovaquie. Le 17 novembre reste toujours vivant dans les esprits.

Prague,  le 20 novembre 1989
Pourquoi parler du 17 novembre encore avant l'anniversaire de la chute du communisme dans l'ancienne Tchécoslovaquie ? Tout d'abord parce que c'est une journée chômée en République tchèque. Pour cette raison, Radio Prague ne diffusera pas son programme habituel, mais une émission tout spécialement préparée pour cet anniversaire. Nous vous invitons donc à l'écouter lundi, la reprise mardi matin. Le 17 novembre, c'était un vendredi, en 1989. Je me souviens que nous fêtions, à la maison, l'anniversaire de mon épouse. Une de nos grandes amies, Eva, était absente : elle n'avait pu venir de la rue Narodni, où elle habitait, en raison de la répression brutale de la manifestation des étudiants et le bouclage du quartier, après. Cette manifestation qui avait donné le signal de la Révolution de Velours, la chute du régime totalitaire en Tchécoslovaquie. Le quotidien national, Lidove noviny, consacre une partie de son édition de ce vendredi à certains nouvaux faits, qui sont apparus en liaison avec la Révolution de Velours. Le quotidien se base, pour cela, sur un nouvel ouvrage qui vient de paraître, Par le labyrinthe de la révolution, de la plume de l'historien Jiri Suk. Il s'agit, surtout, de l'élection du dissident Vaclav Havel, à la fonction de président de la République, une élection par l'Assemblée fédérale où les communistes avaient encore la majorité. L'auteur arrive à la conclusion que le rôle principal a été joué par un haut fonctionnaire du parti communiste, Marian Calfa, devenu chef du gouvernement, après. Il a réussi a convaincre ses collègues communistes de voter pour Havel.

Vaclav Havel - une affiche du novembre 1989
Comme je parlais de la manière dont j'avais vécu ce 17 novembre 1989, je crois qu'il peut être intéressant de reprendre le quotidien Lidove noviny qui a demandé à certaines personnalités tchèques actuelles, ce qu'elles faisaient, ce 17 novembre. Commençons par le président de la République, Vaclav Klaus : le 17 novembre 1989, il était à la maison. Le passage à tabac des étudiants sur la rue Narodni, il l'a appris par son fils qui participait à la manifestation. Pour Vladimir Spidla, le chef du gouvernement, ce fut un jour comme les autres. Et l'un des acteurs principaux, l'ancien président de la République, Vaclav Havel ? Il était dans sa maison de campagne à Hradecek, en Bohême du nord. Il n'arriva à Prague que le lendemain, le 18 novembre. Ce fut le début de sa longue carrière de chef de l'Etat, plus de treize années !