La Turquie dans l'UE ? Désormais c'est possible.

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Ce mercredi, les eurodéputés étaient réunis à Strasbourg, et ont voté pour l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, par 407 voix contre 262, et 29 abstentions.

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L'avis favorable du Parlement européen, ouvrant à la Turquie la voie des négociations pour devenir membre de l'UE, reste plutôt symbolique dans la mesure où la décision finale appartient, en réalité, aux chefs d'Etat et de gouvernement des 25 pays membres qui sont réunis en cette fin de semaine à Bruxelles. Si les propositions alternatives de « partenariat privilégié » ont été rejetées, le Parlement européen s'est cependant clairement exprimé sur certaines conditions que la Turquie devrait remplir : reconnaissance de la partie grecque de Chypre, reconnaissance du génocide arménien de 1915, notamment. Des voix se sont aussi élevées sur la question des Droits de l'Homme, appelant à une « tolérance zéro » de la torture par exemple. Sur les 24 eurodéputés tchèques, seuls 5 ont voté contre, dont Vladimir Zelezny, qui fait partie des eurosceptiques et qui, selon le quotidien Lidové noviny, estimait que la décision du Parlement ne reflétait pas la volonté des citoyens européens.

Je suis donc allée demander à quelques Tchèques, dans la rue, s'ils pensaient que la Turquie devait faire partie de l'Union européenne. Parmi les quelques personnes qui ont bien voulu me répondre, la plupart étaient plutôt pour, et assez étonnamment, seules les femmes ont bien voulu discuter du sujet, les hommes me répondant, en général, qu'ils ne souhaitaient pas s'exprimer à ce propos.

Sarka estime que la Turquie a tout à fait sa place dans l'Union européenne : « J'étais en Turquie il y a peu de temps, et je pense que oui, que ça les aiderait beaucoup, parce que même si le pays a un niveau beaucoup plus haut qu'à une certaine époque, je pense qu'il ne nous a pas encore tout à fait rattrapés. Je pense que ce serait une façon de les aider, grâce aux moyens financiers et au soutien en provenance de l'Union européenne. »

De même Vera, dont le gendre est musulman, et qui a suivi le sujet : « Je m'y intéresse, tout comme je m'intéresse à tout ce qui se passe dans le monde. Je pense que c'est normal, que c'est même quelque chose de juste. »

Eliska, elle, est plutôt contre mais considère l'entrée éventuelle de la Turquie dans l'UE comme quelque chose d'inévitable : « Mon point de vue n'est pas absolument tranché, mais en ce qui concerne les membres de l'Union européenne, cela ne devrait être que des pays d'Europe, et pas la Turquie. Mais bien sûr, s'ils remplissent toutes les conditions, je ne pense pas que nous puissions avoir une quelconque influence, et ils seront très certainement acceptés. Mais je pense que l'Union européenne devrait comprendre exclusivement des pays européens. »