La Tchéquie vit un boom des naissances

Après un taux de fécondité particulièrement faible, la République tchèque semble vivre aujourd’hui un boom des naissances. Les maternités pleines qui n’ont pas parfois assez de lits pour répondre à la demande des futures mères en sont un témoignage on ne peut plus éloquent. Jitka Rychtaříková, présidente de l’Association des démographes tchèques confirme cette tendance, avec quelques réticences quand même.

Photo: Štěpánka Budková
« On peut dire qu’au cours des dernières années, on observe une remontée de la fécondité, cela veut dire que l’indicateur conjoncturel de la fécondité en 2007 a été de 1,44. C’est bon mais c’est quand même au-dessous du niveau des pays de l’Union européenne. Cette remontée est due principalement au fait que les femmes reportent leur maternité, ce qui se traduit par le fait que ce sont des femmes plus âgées qui ont aujourd’hui des enfants. On constate également qu’il y a de plus en plus d’enfants qui naissent hors mariage, ce nombre se situe autour de 34%. C’est un phénomène nouveau, car récemment encore, ce chiffre était inférieur à 10%. »

L’évolution est quand même plutôt positive, n’est-ce pas ?

« Après une chute démographique considérable qui s’est manifestée il y a quelques années encore, on voit aujourd’hui effectivement une hausse de la fécondité, qui est pourtant d’après moi due notamment à ce que les femmes décident d’avoir un enfant assez tard, plus tard que dans le passé, il s’agit donc d’une récupération de la fécondité. En ce qui concerne d’autres facteurs concernant les jeunes couples et les familles, la situation ne s’est pas améliorée. Il y a par exemple un manque d’établissements préscolaires, il y a notamment très peu de crèches qui sont presque inexistantes, car leur nombre a été fortement réduit au cours des dernières années. Très souvent, la femme doit faire un choix entre l’emploi et l’enfant. Comparé à ce que l’on trouve en Autriche, en Allemagne ou ailleurs en Europe, je pense qu’en Tchéquie la situation des familles avec des enfants est bien plus difficile que celle des familles ou des couples sans enfants ».