La Tchéquie retient un dissident ouzbek

Muhammad Solich, photo: CTK

La semaine dernière, la police tchèque a arrêté le dissident ouzbek Muhammad Solich exilé depuis 1993 en Norvège. Lors des assises de l'OSCE, lundi à Bucarest, le chef de la diplomatie norvégienne, Jan Peterson, a demandé à son homologue tchèque, Jan Kavan, de le libérer. Astrid Hofmanova.

Muhammad Solich,  photo: CTK
Muhammad Solich est arrivé à Prague sur l'invitation de la station radiophonique Europe libre, le mercredi 28 novembre. La police tchèque l'attendait déjà pour l'arrêter directement à l'aéroport de Prague, sur la base d'un mandat d'arrêt lancé par Interpol. Mis en détention préventive, vendredi, ce dissident ouzbek risque d'être livré à l'Ouzbékistan. « Vu le régime au pouvoir dans ce pays de l'ex-Union soviétique, la livraison de Solich équivaut à une condamnation à la peine capitale », estime Petruska Sustrova, commentatrice du quotidien Lidové noviny.

L'arrestation de Muhammad Solich a provoqué une vague de protestations de la part d'organisations internationales de protection des droits de l'homme, y compris le Comité de sécurité et de coopération en Europe travaillant auprès du Congrès américain. Selon Jan Jarab, délégué gouvernemental pour les droits de l'homme, la Tchéquie risque aussi de violer l'Accord sur le statut juridique des réfugiés, signé par la Norvège et la Tchécoslovaquie en 1951.

Comment l'histoire tourmentée du dissident ouzbek a-t-elle commencé ? En 1993, le régime dictatorial d'Islam Karimov suspend les activités de son parti et pousse Solich et sa famille à quitter l'Ouzbékistan pour la Norvège. En 1999, l'Ouzbékistan condamne par contumace Solich à plus de quinze ans de prison. Selon les autorités ouzbeks, Solich aurait participé à une attaque terroriste à Tachkent qui a fait seize morts. Solich est donc en détention préventive à Prague où il attend l'arrivée d'Ouzbékistan de son dossier criminel. Si ce dernier n'arrive pas, le détenu sera libéré, si non, son cas sera soumis au tribunal qui considérera son éventuelle livraison à l'Ouzbékistan. Une affaire donc à suivre.

Auteur: Astrid Hofmanová
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