La Tchéquie pourrait accorder une aide limitée à la Grèce

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La République tchèque pourrait participer à l’ensemble des mesures préparées par l’Union européenne pour aider la Grèce qui se trouve au bord de la faillite. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances, Miroslav Kalousek. En commentant les négociations des ministres des Finances de la zone euro réunis, dimanche et lundi, à Luxembourg, le ministre tchèque a toutefois également manifesté une certaine réticence de la République tchèque à participer à cette opération de sauvetage envisagée par l’Union européenne.

Miroslav Kalousek,  photo: CTK
D’après les récentes déclarations de Miroslav Kalousek, la participation tchèque à une nouvelle aide à la Grèce pourrait prendre la forme de garanties pour les crédits alloués à ce pays, et son montant atteindrait 3,5 milliards de couronnes (146 millions d’euros). Prague se montre cependant plutôt réticente vis-à-vis de cette possibilité. La Tchéquie ne faisant pas partie de la zone euro, le ministre estime que l’aide à la Grèce devrait être financée par le fonds de sauvetage de l’euro, donc sans la participation de la République tchèque, et non pas par le fonds de sauvetage européen, c’est-à-dire avec la participation de l’ensemble des pays de l’Union :

« Je suis très réservé quant à l’utilisation des moyens du fonds de l’Union européenne, ce qui concerne aussi notre pays. Si l’on me demandait mon opinion, je dirais que le gouvernement tchèque est très réservé et que je n’ai certainement pas le mandat pour promettre notre participation. »

Au cas où elle participerait quand même à ces mesures de sauvetage, la Tchéquie se porterait donc garante d’une partie des crédits alloués à la Grèce par le Mécanisme européen de stabilité financière, organe qui ne réunit pas seulement les membres de la zone euro mais tous les pays de l’Union. Bien qu’il mette l’accent sur la réserve tchèque vis-à-vis de la nouvelle aide à la Grèce, le ministre ne cache pas que le problème grec ne concerne pas que ce pays et qu’il est potentiellement dangereux pour l’ensemble des membres de l’Union européenne :

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« L’aide internationale ne sauve pas que la Grèce. Elle sauve la monnaie de la zone euro et aussi les systèmes bancaires de toute une série de pays. Les grands établissements financiers belges, français et allemands, ont accordé des crédits à la Grèce et la dévaluation des obligations grecques entraînerait de grands problèmes pour les banques dans ces pays. »

Les problèmes économiques de la Grèce ont été commentés aussi par le président de la République, Václav Klaus, qui est, comme on le sait, un grand critique de l’euro et de la politique financière de l’Union :

Václav Klaus,  photo: CTK
« Quelque chose doit se faire. Cela ne peut pas continuer comme ça. Il n’est pas vrai, en aucun cas, que même si l’on ne faisait rien, la Grèce s’en sortirait finalement. Ou bien la Grèce reçoit une aide gigantesque - et je ne sais pas qui serait prêt à la lui accorder - ou bien elle doit quitter la zone euro, commencer à vivre sa propre vie et revenir à sa propre monnaie, la drachme par exemple. Ce que je dis n’est en aucun cas ma recommandation. Je ne fais que constater, en tant qu’économiste, qu’il n’y a pas de troisième voie. »

Sans être membre de la zone euro, la République tchèque s’est déjà portée garante de crédits de 320 millions d’euros pour le Portugal et de 279 millions d’euros pour l’Irlande. Cependant, ces crédits seront probablement récupérables avec moins de problèmes que l’aide accordée à la Grèce.