La Tchéquie est parmi les premiers consommateurs de drogue en Europe

Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (l’EMCDDA), la République tchèque reste aux premières places en Europe dans la consommation de drogues dites douces.

Les drogues les plus consommées en République tchèque sont le cannabis et l’ecstasy. Pourtant, alors que les pays européens sont plutôt confrontés aux problèmes liés à la hausse de la consommation de cocaïne, en Tchéquie c’est la métamphétamine, aussi appelée pervitine, qui est devenue un véritable phénomène, comme nous l’explique le directeur de l’Observatoire national tchèque des drogues et des toxicomanies, Viktor Mravčík :

«La consommation d’ecstasy est en baisse en République tchèque et, selon les dernières informations, la consommation du cannabis s’est stabilisée et on pourrait même dire qu’une certaine baisse a été enregistrée, ces derniers temps. La République tchèque présente une situation particulière en ce qui concerne la consommation d’une drogue à base d’amphétamine, la pervitine. Dans aucun autre pays européen, à part la Slovaquie, la consommation de cette drogue n’est aussi élevée. Pourtant, il ne s’agit pas d’une consommation de masse, mais au sein d’une certaine communauté seulement qui représente dans les 20 000 toxicomanes réguliers aujourd’hui.»

La pervitine est facile à fabriquer à partir de médicaments contenant de la pseudoéphédrine, comme le nurofen, le paralen ou le di-paralène. Pour cette raison, la vente de ces médicaments va être réglementée à partir de l’année prochaine. On ne pourra plus en acheter plus d’une boîte par semaine en vente libre et l’identité du client sera enregistrée par le pharmacien. Pour une plus haute consommation, une ordonnance sera demandée. Le porte-parole du ministère de la Santé, Tomáš Cikrt, nous explique ce que les autorités attendent de cette restriction:

«C’est une mesure qui est destinée à limiter les possibilités d’accès à ces médicaments qui peuvent servir à fabriquer de la drogue, à créer un obstacle aux toxicomanes.»

Le directeur de la Centrale anti-drogue, Jiří Komorous, a déclaré à l’issue d’une conférence de presse que les institutions compétentes tchèques se sont laissées inspirer par les autorités australiennes qui, en appliquant une telle mesure, ont réussi à liquider une grande partie des petits laboratoires qui fabriquaient des drogues à base de médicaments contenant de la pseudoéphédrine. Les statistiques confirment d’ailleurs que, sur un million de boîtes de médicaments contenant de la pseudoéphédrine vendues en pharmacie l’année dernière, dans les 80 % ont été utilisés pour produire de la pervitine. Rien que l’année dernière, la police a découvert plus de 380 petits laboratoires clandestins. Les autorités tchèques sont bien conscientes du fait que le contrôle de la vente du paralen ou du nurofen n’arrêtera pas la production de la pervitine complètement, mais posera un sérieux obstacle de plus aux fabricants clandestins et aux dealers.