La Tchéquie doit faire face à la montée de l’extrême droite

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Les émeutes qui ont eu lieu le 17 novembre à Litvinov, ville industrielle de Bohême du Nord, ont dévoilé certaines causes du développement des idées extrémistes au sein de la société et de la montée de l’extrême droite dans le pays.

L’extrême droite se prépare à marcher sur la cité de Janov, à la périphérie de Litvinov, pour la troisième fois cette année. D’après Jitka Kokyová, de l’association des Roms de Janov, une nouvelle attaque de la cité par les néonazis pourrait avoir lieu le 29 novembre ou le 6 décembre. Tomáš Vandas, président du Parti ouvrier qui était le principal organisateur des émeutes du 17 novembre, n’a pas démenti cette information en ajoutant que la date de la nouvelle marche sur la cité de Janov n’a pas encore été fixée. Par contre il ne cache pas la raison de celle-ci : le mauvais comportement des habitants rom de ce quartier ne plaît pas au Parti ouvrier. C’est la même motivation qui a conduit les néonazis aux affrontements avec la police le 17 novembre, lors desquels la police a réussi à éviter des heurts entre les néonazis et les Roms, une intervention qui a coûté environ 1 million et demi d’euros. Que va donc faire la municipalité dans le cas d’une nouvelle attaque de la cité Janov ? La réponse nous est donnée par le maire adjoint de Litvinov, Martin Klika :

« Nous devons, bien sûr, respecter la loi et nous allons consulter cette affaire avec la police. Il faut qu’il y ait des preuves que l’ordre à été troublé, que la vie ou la santé des citoyens ont été menacées et dans ce cas la mairie se doit de réagir. Nous ne pouvons rien faire seuls. La situation est réellement grave, la colère peut éclater au sein de la communauté rom aussi bien que chez les anciens résidents qui sont aussi l’objet d’attaques verbales. La situation n’est vraiment pas bonne. »

Il s’avère que, comme dans d’autres pays, l’extrême droite s’efforce toujours d’exploiter les problèmes brûlants de la société, qu’elle soit tchèque comme dans le cas des Roms ou du radar américain en Tchéquie, ou mondiale comme dans le cas de l’antisémitisme. Il semble que pour ralentir la montée de l’extrémisme, du néonazisme, il faudrait tout d’abord régler les problèmes que leurs mouvements exploitent. Le gouvernement et les autorités locales en sont bien conscients et le vice-premier ministre, Jiří Čunek, a abordé cette question à la conférence sur la politique régionale, jeudi à Brno. D’après lui, le problème de la communauté rom et ses conséquences, dont le développement des activités des mouvements extrémistes, demande à ce que des mesures soient prises dans tout le pays. Ce sont les communautés locales, les municipalités qui doivent trouver et appliquer des solutions. Pour cela, il est indispensable qu’elles reçoivent les moyens financiers nécessaires de la part de l’Etat et, selon Jiří Čunek, il s’agirait d’une somme d’un demi milliard d’euros, seulement pour régler le problème des 300 ghettos qui existent en Tchéquie.

Le Premier ministre, Mirek Topolánek, a annoncé que la police interviendra contre toute violation de l’ordre public et que le gouvernement soutiendra la proposition du ministère de l’Intérieur d’interdire le Parti ouvrier. D’autres formations de l’extrême droite pourraient aussi être interdites.