La sécheresse et ses conséquences

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Chaleurs tropicales, très peu de précipitations, des prévisions météorologiques annonçant toujours du beau temps... C'est cet été en Tchéquie. Aubaine pour les vacanciers, préoccupations pour les agriculteurs.

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Les agriculteurs tchèques n'ont vraiment pas la vie en rose, ces derniers temps. Après les inondations catastrophiques d'août 2002, qui ont laissé derrière elles de nombreux champs complètement noyés et gorgés d'eau, la Tchéquie a connu un long et rigoureux hiver continental. Beaucoup de céréales semées à l'automne se sont retrouvées prises dans la glace. Il a fallu refaire les semences au printemps. A partir du mois de mai, il a commencé à faire très chaud, trop chaud même, au mois de juin, avec des températures tropicales pour la région, dépassant les trente degrés. Comme si cela ne suffisait pas, la sécheresse s'est mise de la partie, avec un minimum de précipitations, des vents soufflant du sud et du sud-ouest et apportant de l'air chaud. Selon Jiri Svoboda, spécialiste en climatologie, la quantité d'eau tombée sur le territoire tchèque est à 20 % de la normale sur le long terme. Svoboda et d'autres spécialistes mettent en garde contre le changement de climat, le réchauffement de la planète, des extrêmes inhabituels pour le continent européen. La situation de 2002 pourrait très bien se répéter : pas de précipitations pendant longtemps et des pluies torrentielles pendant 24 heures et plus. Actuellement, la mousson cause de graves dégâts en Chine. La mousson européenne pourrait commencer dans la dernière semaine de juillet.
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Ce sera trop tard pour les céréales. Déjà maintenant, alors que la moisson vient tout juste de commencer, dans certaines régions, les spécialistes prévoient une mauvaise récolte. Miroslav Jirovsky, président de l'Union des agriculteurs, affirme même que la récolte des céréales sera la plus mauvaise des quarante dernières années ! Dans les régions où la moisson a déjà commencé, les rendements à l'hectare ne sont que de quarante quintaux. Les années précédentes, ils étaient de 60 à 70 quintaux. En plus de cela, le grain est de mauvaise qualité et de petite taille. La mauvaise récolte, qui s'annonce, ne devrait pas causer une hausse des prix des denrées alimentaires. Le risque est représenté, par contre, par une nouvelle destabilisation de l'entreprise agricole et une augmentation des importations des produits alimentaires en Tchéquie. Avec une mauvaise récolte et des prix bas, certaines exploitations agricoles risquent de se trouver en faillite. Et les spécialistes en climatologie ? Ils nous prévoient un climat semblable pour les dix années à venir. Après, on reviendrait à un rythme de saisons plus régulier, sans extrêmes, mais avec beaucoup plus de précipitations.