La République tchèque prépare une nouvelle législation pour lutter contre l’afflux de nouvelles drogues de synthèse

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Kétamine, méphédrone, carfentanil: ce sont quelques uns des produits qui ne font pas encore l’objet d’une interdiction à la vente libre sur le territoire tchèque. Devant l’afflux de nouvelles drogues de synthèse, les députés préparent dans l’urgence une nouvelle législation.

Les autorités tchèques ont découvert il y a quelques mois déjà que plusieurs drogues de synthèse commençaient à être vendues dans des magasins spécialisés près de la frontière polonaise.

Petr Nečas, Premier ministre tchèque :

« C’est une affaire très sérieuse, parce que ces nouveaux produits ne figurent pas sur la liste des substances interdites, donc leur distribution n’est pas en contradiction avec la loi. Ces drogues de synthèse étaient vendues en Pologne, puis une nouvelle loi polonaise les a interdites et en début d’année elles ont commencées à être vendues dans la région de Moravie-Silésie. »

Des magasins du même genre ont ensuite été ouverts dans certaines villes de Bohême. Les drogues de synthèse y sont pour l’instant vendues en toute légalité, sous couvert de « produits de collection » non destinés à la consommation.

Pavel Bém
Pour les législateurs tchèques, il devenait donc urgent d’agir. L’ancien maire de Prague Pavel Bém est l’un des députés de l’ODS qui a préparé des modifications dans les textes pour mettre fin à la légalité de ce commerce. Il détaille les quatre types de drogues de synthèse qui doivent être interdites :

« La première catégorie de ces drogues est représentée par les cannabinoïdes de synthèse, qui ont un effet comparable au THC contenu dans le cannabis, et qui se fument de plus en plus malgré leur prix relativement élevé. A cause des risques prouvables pour la santé publique, il faut que le changement de législation se fasse rapidement. La deuxième catégorie est représentée par les dérivés de la catinone, à savoir surtout la méphédrone, dont le conseil européen vient de recommander l’interdiction aux Etats-membres.

La catégorie suivante visée par les changements dans la législation concerne deux opiacés de synthèse : le tapentadol, utilisé en pharmacie, et le carfentanil qui est dix fois plus puissant que la morphine et peut être mortel. Leur vente sera contrôlée. Et enfin la dernière catégorie est représentée par la kétamine, dont le commerce doit être limité à la médecine humaine et vétérinaire. En tout il y a 15 substances nouvelles. »

Le projet de loi sur les modifications de la loi sur les substances interdites doit être débattu lors du prochain Conseil des ministres ce mercredi et sera au programme de la prochaine session de la Chambre des députés à la mi-mars.