La Quinzaine du cinéma tchèque à Strasbourg

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Le cinéma d’art et d’essai L’Odyssée, salle de référence à Strasbourg, propose une Quinzaine du cinéma tchèque jusqu’au 10 novembre. Ce n’est pas la première fois que la capitale alsacienne peut découvrir les films tchèques, comme le précise Farouk Gunaltay, directeur du cinéma L’Odyssée.

« Nous reprenons une tradition que nous avions initiée il y a neuf ans, avec l’aide d’un ami très proche de l’Odyssée, malheureusement décédé depuis, qui s’appelle Jaromil Jireš, le réalisateur de la Plaisanterie et d’autres films. Un homme formidable et un très grand réalisateur. C’était en collaboration avec lui puisqu’à l’époque il était à EurImages tout comme moi. Le cinéma tchèque a une grande tradition, c’est la raison pour laquelle nous avons une section qui est consacrée à Miloš Forman qui, même s’il ne tourne plus en République tchèque, promène un peu dans le monde entier cette malice, cette impertinence, cette intelligence, cet esprit de bohème, qui est le propre de la culture tchèque et du cinéma tchèque dont il est une des pièces maîtresses. »

On pourra revenir sur Miloš Forman dans quelques minutes... Pourriez-vous me présenter les autres films que vous avez sélectionnés pour cette quinzaine ?

Fimfárum
« Nous allons présenter plusieurs films, dont deux sont distribués en France, tandis que les autres ne le sont pas. On a donc Country Teacher de Bohdan Sláma de 2008, et Le retour de l’idiot, un film formidable de Saša Gedeon qui avait été distribué il y a dix ans. Avec l’aide des autorités tchèques du cinéma mais aussi de la représentation permanente tchèque au Conseil de l’Europe, on a obtenu, sous-titrés en français les films suivants : Histoire de la folie ordinaire de Petr Zelenka, Citoyen Havel, un remarquable documentaire de Miroslav Janek, un film pour enfants, Fimfárum, de Aurel Klimt et Vlasta Pospíšilová, et Qui a peur du loup, qui a fait l’ouverture de la quinzaine, un très beau film poétique d’une jeune réalisatrice, pleine de talent, Marie Procházková, qui était d’ailleurs présente. Nous avons également choisi un film qui avait d’ailleurs été soutenu par EurImages et qui avait reçu l’Oscar du meilleur film étranger, Kolya, de Jan Svěrák, qui était aussi déjà venu à l’Odyssée. »

Etait-ce un choix de votre part de ne choisir que la production américaine de Miloš Forman ?

« J’aurais bien voulu présenter la trilogie de Miloš Forman que forment Au feu les pompiers, L’as de pique et Les amours d’une blonde, et qui annoncent le Printemps de Prague. Ces films ont fait l’objet d’une re-sortie mais, et c’est ça le problème du cinéma européen en Europe, avec une seule copie. Et cette copie est à Paris, et elle n’était pas disponible pour Strasbourg. On s’est donc rabattu sur la période américaine de Miloš Forman. On a toujours tendance à parler de l’influence du cinéma américain et à sa domination sur l’Europe. Mais c’est intéressant de voir aussi comment l’esprit européen et en particulier l’esprit tchèque, est capable de féconder des productions cinématographiques qui se développent ailleurs. »