La publication des résultats sur le recensement des SDF à Prague en 2004

Photo: Commission européenne

Prague est la seule métropole en Europe de l'Est à avoir procédé à un recensement des personnes sans domicile fixe. Réalisé le 19 février dernier, ses résultats ont été rendus publics ce mardi, lors d'une conférence de presse au centre d'assistance L'Espoir - Nadeje. Jaroslava Gissubelova y a assisté:

Photo: Commission européenne
Le recensement a été réalisé par la charité archidiocésaine, l'Armée du salut, le centre municipal des soins sociaux et de la prévention et le centre d'assistance, l'Espoir, sous le patronage de Hana Halova, membre du conseil municipal de Prague pour les soins sociaux et les minorités nationales. L'objectif du recensement était d'acquérir les données les plus exactes possibles sur le nombre de SDF à Prague. Dès le début, le projet a été concentré sur les SDF manifestes, un terme défini par la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abris.

Le recensement a été effectué par 242 volontaires, le 19 février, entre 20 et 22 heures. A cette fin, Prague a été divisée en 82 circonscriptions dans lesquelles la concentration de SDF est la plus importante: gares, forêts et parcs, maisons abandonnées, caves, grands centres commerciaux, ou encore couloirs souterrains des conduites d'eau chaude. D'autres personnes ont été recensées dans des stations de transport en commun, foyers d'asile, hôpitaux, prisons et établissements psychiatriques.

Le nombre de sans-abris recensés s'est élevé à 3 096, dont 2 662 hommes et 434 femmes. Ce chiffre reste toutefois approximatif. Ainsi, le nombre relativement bas de femmes sans-abri ne reflète pas la réalité: les femmes ont tendance à dissimuler le problème, car l'opinion publique est beaucoup moins tolérante à leur égard. Le recensement a démontré que la structure des SDF change: si, auparavant, il s'agissait essentiellement d'hommes entre 41 et 50 ans, aujourd'hui, leur âge se situe entre 30 à 40 ans. Pour ce qui est des femmes, on accueille autant de femmes âgées qui n'arrivent plus à trouver d'emploi que de femmes très jeunes, de moins de 25 ans. Constat alarmant: un très grand nombre de SDF souffrent de problèmes psychiques. Le divorce et l'obligation de quitter le ménage, la perte d'emploi et la réinsertion sociale après une peine de prison sont les causes les plus fréquentes d'exclusion.

Le recensement a eu pour but d'adapter les capacités d'hébergement aux besoins réels. A l'heure actuelle, Prague dispose, en hiver, de 700 lits. Par rapport aux 3096 sans-abris recensés, le décalage est, donc, énorme. Les résultats du recensement serviront de point de départ à la politique de la mairie de Prague orientée vers le développement des soins sociaux aux SDF. Miroslav Luczka, directeur du Centre municipal des soins sociaux et de la prévention, espère que la situation s'améliorera dès l'hiver prochain.