La Maison de la lumière fête ses 5 ans

La Maison de la lumière, photo: www.aids-pomoc.cz

La Maison de la lumière, l'unique foyer pour les malades du SIDA en République tchèque, a fêté ses cinq ans. Reportage Jaroslava Gissubelova.

La fête a commencé par une minute de silence observée à la mémoire des 109 victimes du SIDA. La Tchéquie est parmi les pays les moins frappés au monde - 686 malades enregistrés. La Maison de la lumière est pour l'instant unique en son genre. Elle a ses résidents permanents - en ce moment huit adultes et un enfant. Au cours de ses cinq ans d'existence, 90 personnes y ont trouvé un asile. « Tous ceux qui viennent frapper à la porte peuvent être sûrs que nous ne les laisserons pas partir sans les aider », affirme le directeur de la Maison, Miroslav Hlavaty:

"La Maison de la lumière est un établissement à quatre vocations: médicale, sociale, d'asile et de prévention. L'aide sociale consiste à aider les clients à obtenir les allocations sociales et à chercher un emploi. Côté asile, nous collaborons avec l'établissement pour réfugiés auprès du ministère de l'Intérieur et nous accordons un asile anonyme aux réfugiés séropositifs jusqu'à la fin de la procédure d'asile. L'accent est mis particulièrement sur la prévention. Nous pratiquons les tests du SIDA qui sont gratuits et anonymes. Depuis le début de cette année, aucun nouveau cas de VIH n'a été dépisté. La prévention, c'est aussi la consultation gratuite avec le médecin, la ligne téléphonique Secours SIDA. Un club vient d'être ouvert où ceux qui viennent d'apprendre leur diagnostic peuvent en parler. D'énormes difficultés ont accompagné l'ouverture de la Maison. La Société tchèque d'aide aux malades du SIDA a vu le jour en 1989 et seulement dix ans plus tard, notre établissement a été ouvert, dans le quartier de Karlin. La Mairie du huitième arrondissement de Prague nous a loué les locaux pour vingt ans, contre un prix symbolique d'une couronne. Comme par miracle, les inondations de 2002 qui ont durement frappé Karlin nous ont évités."

Vladimir Kovac et Miroslav Hlavaty,  photo: CTK
La Maison de la lumière dispose de quinze lits. Elle est équipée d'un Fit centre, d'hydrothérapie, de massages électriques, etc. Certains résidents aident pour l'entretien et les travaux de ménage. D'autres, comme Vladimir Kovac, organisent des campagnes de prévention:

"Je suis séropositif depuis 2001, j'ai vécu dix ans dans la rue, j'ai pris de la drogue. Cette maison m'a aidé à m'adapter à la vie dans la société normale, elle m'a aidé à subir un traitement anti-drogue, à obtenir ma carte d'identité. Mon travail est de soigner et de prévenir. J'organise des tables rondes dans les écoles, je discute avec les jeunes. Je ne leur cache rien. J'attire leur attention sur les risques potentiels. Je suis heureux que le festival du film "Un monde" m'ait invité à coopérer en tant que membre du jury. Il est important que les personnes séropositives puissent vivre normalement. Le plus important, pour moi, c'est quand les gens m'embrassent, quand je vois qu'ils n'ont pas peur de moi. Je remercie tous ceux qui n'hésitent pas à donner une chance aux séropositifs."