La Journée mondiale contre le sida en République tchèque

Journée mondiale de la lutte contre le sida, photo: CTK

La République tchèque a activement participé, ce 1er décembre, à la Journée mondiale de la lutte contre le sida.

Journée mondiale de la lutte contre le sida,  photo: CTK
Dans de nombreux endroits du pays, des groupes d'étudiants ont, ainsi, vendu de petits rubans rouges au profit de « Dum svetla » - « La maison de la lumière », une association pragoise venant en aide aux personnes contaminées par le virus VIH. A Plzen, en Bohême de l'Ouest, un tramway prévenant des dangers de transmission a roulé toute la journée, à travers la ville.

Selon le dernier recensement, datant de novembre de cette année, 652 séropositifs vivent en République tchèque. Depuis l'apparition du virus, 104 personnes en sont mortes. Le Laboratoire tchèque de référence pour le sida qualifie cette situation de « bonne et stabilisée », surtout comparée à celle d'autres pays, notamment en Europe de l'Est. Pourtant, en 2003, le virus gagne insensiblement du terrain. Depuis janvier, le test de détection s'est ainsi révélé positif pour 58 personnes, alors qu'ils n'avaient été « que » 49, en 2002. Jiri Hromada est président de « Gay iniciativa » - « Initiative gay », une association civique qui représente les minorités gay et lesbienne en République tchèque. Selon lui, la prévention passe d'abord par l'information du public :

Journée mondiale de la lutte contre le sida,  photo: CTK
« Je pense que la République tchèque avait bien commencé. Entre 1992 et 1997, l'Etat a consacré une part non négligeable de son budget à des actions de prévention, auxquelles participaient de nombreuses personnalités de la vie publique et des artistes populaires. A l'époque, les institutions publiques d'information, télévision et radio, informaient plus qu'aujourd'hui le public à travers la diffusion de spots. Or, ce n'est qu'avec de la patience et une telle approche des médias que nous pouvons transmettre les informations aux gens. Ensuite, il faut bien sûr que les activistes montrent l'exemple et que les gens contaminés par le virus fassent preuve d'encore plus de courage pour informer autour d'eux. C'est une autre affaire d'information. »

Toujours selon le président d' « Initiative gay », ce manque d'information et de moyens mis à sa disposition a fait évoluer le regard que porte désormais l'opinion publique tchèque sur le sida :

« Je dois dire que j'ai l'impression que, depuis 1997, moment à partir duquel on a, chaque année, rapidement diminué le soutien financier aux actions de prévention organisées par les organisation non gouvernementales, l'information est passée au second plan et, du coup, les gens ont l'impression que ce n'est plus un problème. A cela, s'ajoute le fait que le nombre de séropositifs n'est pas élevé en République tchèque. Du coup, le problème s'est évaporé, comme s'il n'existait plus. C'est une erreur, parce que c'est la pire chose qui puisse arriver quand les gens se disent : « Ca ne me concerne pas, je peux avoir plusieurs partenaires ». Et puis, un jour, on est positif VIH et on ne sait pas comment. »