La grève des fonctionnaires

Grève d'une heure à l'école, photo: CTK

C'est par une grève d'une heure que les fonctionnaires tchèques ont protesté, dans la matinée de ce mercredi, contre leur situation sociale.

Grève d'une heure à l'école,  photo: CTK
Quelque 200 000 personnes ont pris part à ce mouvement de protestation qui a perturbé le secteur public. Les portes des écoles tchèques sont restées closes au grand plaisir des élèves et la grève a été observée aussi dans des hôpitaux, des institutions administratives, des instituts de recherches, des bibliothèques publiques, des galeries et des musées. Les fonctionnaires ont protesté contre la décision du gouvernement de ne leur payer que le dixième de leur "13ème mois". Y ont pris part aussi les conservateurs du Musée régional morave de Brno. La présidente de leur syndicat Olga Sedlackova a dit à Radio Prague que les employés du musée étaient tellement déçus par la politique sociale du gouvernement qu'ils seraient prêts à participer à des protestations beaucoup plus importantes:"Le salaire moyen ici est 10 000 couronnes environ (quelque 330 euros). Si l'on ne nous donne pas donc les "13ème et 14ème mois" d'un montant de 50 % du salaire moyen, nos salaires réels diminueront."

Des pompiers, des policiers, des surveillants de prison, des douaniers et des membres d'autres institutions auxquels la loi interdit d'entrer en grève ont appuyé les grévistes au moins par des pétitions. La grève n'a été suivie cependant par aucune des huit mairies d'arrondissement de la capitale, ni par les employés de l'hôtel de ville.

De même, l'ensemble de la population tchèque ne manifeste pas beaucoup de sympathies pour les revendications des grévistes. D'après une enquête réalisée pour la radio publique tchèque par l'agence Median, plus de deux tiers des personnes interrogées ne seraient pas d'accord avec le paiement des 13ème et 14ème mois aux fonctionnaires tchèques. L'analyste Magida Sukkari a résumé ces réactions: "Pour être bref, ce sont les gens instruits, les gens ayant acquis une formation supérieure et de catégories d'âge inférieures qui sont plus tolérants vis-à-vis de ces revendications. En ce qui concerne la répartition régionale, ce sont surtout les Moraves qui sont d'accord. Quant aux Pragois, ils sont plutôt contre. Plus de la moitié des personnes interrogées à Prague étaient fermement contre l'attribution des "13ème et 14ème mois" aux fonctionnaires."