La Galerie nationale a rouvert sa collection d'art français

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Pour marquer la réouverture de sa fameuse collection d'art français des XIXe et XXe siècles, la Galerie nationale de Prague expose, en guise de cadeau au public, un tableau de Paul Gauguin, « Les Alyscamps », emprunté au Musée d'Orsay de Paris.

Henri Rousseau - Le Douanier
Fermée depuis le début de l'année pour des travaux de restauration, la collection d'art français a accueilli, mardi, les premiers visiteurs dans une nouvelle toilette : elle est introduite par des tableaux de Delacroix, ceux de l'école de Barbison, continue par les tableaux de Corot, van Gogh, Picasso et termine par Derain, Bonnard et Chagall. La collection d'art français, que la Galerie nationale de Prague possède, est tout à fait exceptionnelle pour sa qualité et son intégrité. D'où aussi la question de savoir qui se trouvait à sa naissance, à qui la doit-on ? Olga Uhrova, conservatrice de cette collection, explique :

« La fondation de la collection française remonte à 1923. En cette année, une exposition d'art français a eu lieu à la Maison municipale de Prague et à cette occasion, on a acheté les 14 premières oeuvres de Rousseau, Gauguin, Césanne et Rodin. En la même année, le docteur Vincenc Kramar, et d'autres représentants de la nouvelle orientation de la culture tchèque vers la France, ont mis le cap sur Paris pour acheter aux galeristes Ambroise Vollard et Daniel Henri Kahnwailer d'autres oeuvres de styles nouveaux, dont le cubisme. C'est ainsi que Vincenc Kramar a réuni une collection d'oeuvres de Picasso, tout à fait unique en son genre, et ramené à Prague 25 oeuvres de Braque, Derain et d'autres artistes. A part Kramar, divers artistes tchèques enthousiasmés par l'art français, dont Emil Filla, Bohumil Kubista et Pavel Janak, ont organisé une collection pour pouvoir acheter un tableau de grande dimension d'André Derain,« La baignade », qui est aujourd'hui la fierté de la collection. Dans les années 1936 - 1937, la galerie a acquis le célèbre tableau, «Bonjour M. Gauguin». Après la guerre, la collection a encore été élargie des tableaux de Degas, d'un Monet et de certaines plastiques. »

Pour la réouverture de la collection, la Galerie a voulu réserver une surprise aux visiteurs. On écoute toujours Olga Uhrova :

« A partir du 28 février, la galerie accueille, pour 3 mois, une importante oeuvre de Paul Gaughin, « Les Alyscamps », créé en 1888 près d'Arles où Gauguin a plusieurs fois séjourné, lors de ses visites rendues à van Gogh. Cette ancienne nécropole gallo-romaine établie le long de l'ancienne voie Aurélienne a inspiré les deux artistes. Le tableau de Gauguin, « Les Alyscamps », a été emprunté au Musée d'Orsay de Paris en échange de l'une des oeuvres les plus précieuses de notre collection, « Moi, le portrait, le paysage », d'Henri Rousseau. La Galerie nationale l'a prêté pour une rétrospective du peintre qui a eu sa première à la galerie Tate Modern de Londres, et qui se tiendra, du 13 mars au 19 juin au Grand Palais de Paris. »