La crise gouvernementale vue par une politologue

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek, photo: CTK

Après avoir refusé de participer à une coalition de quatre partis proposée par le Parti civique démocrate (ODS), et après avoir menacé d'interrompre les négociations pour la formation d'un cabinet, le chef de la social-démocratie (CSSD) Jiri Paroubek est venu avec son propre projet de solution de la crise. Radio Prague a demandé à une politologue, Vladimira Dvorakova, de commenter ces derniers développements de la situation.

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek,  photo: CTK
Selon Vladimira Dvorakova, les négociations pour la composition du cabinet n'apportent pas de solutions nouvelles, les leaders campent sur leurs positions, la situation devient peu transparente, et une nouvelle difficulté s'y ajoute :

« Un grand problème qui apparaît, c'est l'immense tension à l'intérieur de tous les partis politiques. Ces derniers sont déchirés en plusieurs courants qui ont, tous leur vision du déroulement des négociations et de leur aboutissement. »

Une tension s'est créée aussi au sein de l'ODS après la publication des propos de Marek Dalik, conseiller de Mirek Topolanek, chef du parti et Premier ministre désigné. D'après lui, l'ODS ne fait que jouer une comédie avec la social-démocratie, et il n'accepterait jamais les conditions de celle-ci. Alors que plusieurs membres de ce parti se sont distancés de ces déclarations, son chef Mirek Topolanek les a soutenues en déclarant qu'elles correspondaient absolument à l'attitude officielle de l'ODS. Vladimira Dvorakova :

Mirek Topolanek,  photo: CTK
« Les propos en question sont décidément fort problématiques. On ne connaît pas toutes les circonstances dans lesquels ils ont été prononcés, on ne sait pas quel était l'objectif du journaliste de MfD qui les a enregistrés avec une caméra cachée. En tout cas, une chose est certaine : le fait que l'ODS laisse entendre qu'il ne prend pas au sérieux les négociations avec la CSSD n'affermit pas la confiance entre les partis politiques. »

Quelle issue donc à la situation où la Tchéquie n'a toujours pas un gouvernement, six mois après le scrutin législatif ?

« Elle s'avère être très difficile à trouver, mais d'autre part, cela pourrait être simple : dès le début des délibérations, les partis ne procèdent pas en accord avec la Constitution, en cherchant à la contourner. Car s'ils avaient agi dans la logique des trois tentatives de formation du cabinet, une pression se serait créée et un accord aurait pu être trouvé. On a perdu beaucoup de temps, la scène politique est trop fragilisée et les positions des négociateurs ébranlées. C'est vrai aussi pour Mirek Topolanek, sans égard au fait que le récent congrès de l'ODS l'a confirmé dans ses fonctions. »

Précisons encore que dans son projet de solution appelé « Agenda 2010 » Jiri Paroubek admet l'organisation d'élections anticipées au plus tôt à l'automne 2009, après la présidence tchèque de l'UE. Il admet aussi qu'une entente pourrait être trouvé avec l'ODS en ce qui concerne la réforme des retraites, de la police, et du système fiscal.