La crise du Proche-Orient dans les médias tchèques

Photo: CTK

Pour qui connaît l'Occident et surtout le bassin méditerranéen, les médias tchèques, principalement la presse écrite, accordent peu de place à l'actuelle tragédie israélo-palestinienne. Observations de cette presse avec Omar Mounir et opinion du psychiatre Jan Cimicky.

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Ce lundi, par exemple, le quotidien Pravo, de sensibilité gauchiste, accorde à la question un petit encadré en première page, avec le portrait d'Arafat et cette légende : "Le leader palestinien, séquestré, menace de se suicider". La suite de l'article est à la huitième page. Le gros titre de ce lundi est pour la campagne préélectorale. Mercredi, ce même quotidien fait un autre petit encadré en première page, avec ce titre : "13 victimes israéliennes à Jennine. La préférence alla à la reine Elisabeth avec une grande photo couleur en robe noir. Enfin, ce mercredi, Pravo titre à la une : "Israël attaque Jennine et l'écrase avec des bulldozers", le tout assorti d'une grande image de soldats israéliens pointant leurs armes automatiques. Mais la suite de l'information est à la septième page.

Lundi, Mlada fronta Dnes honore en première page Miss Tchéquie 2002 avec une grande photo couleur et signale le drame de Bethléem en bas de page seulement. Mardi, c'est Sharon qui a droit à un petit encadré et son portrait, plus cette légende : "Qui est qui dans la guerre au Proche-Orient". Et plus rien. La suite est à la page 9. Jeudi, enfin, presque à la une, un article et ce titre : "Le monde fait pression sur Israël : Laissez les Palestiniens tranquilles". C'est tout. Pourquoi ce désintérêt pour le Proche-Orient ? C'est la question que j'ai posée au psychiatre Cimicky.

Resumé : Le Dr Jan Cimicky estime que cette indifférence est une réaction psychologique. Pendant des siècles, dit-il, les Tchèques ont été obligés de réagir à des événements mondiaux et autres et à signer des pétitions qui ne reflètent pas nécessairement leur opinion. Aujourd'hui qu'ils sont libres, il semblent se désintéresser de ce qui se passe ailleurs comme pour souligner cette liberté. Mais ce désintéressement n'est qu'apparent, car les Tchèques savent que ce conflit peut parfaitement déboucher sur une guerre mondiale.

Auteur: Omar Mounir
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