La corruption au cœur de 13e édition du Festival One World

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Ce mardi commence la 13e édition du Festival du film documentaire sur les droits de l’Homme Jeden Svět ou One World. Un festival organisé par l’ONG Clověk v tísni - People In Need.

Au cours des treize années de son existence, le festival One World s’est développé de telle façon qu’il est devenu un des rendez-vous incontournables de l’année. Outre l’évidente « valeur ajoutée » du patronage de l’ancien président Václav Havel, chaque année le festival s’attache à développer plusieurs thèmes transversaux, comme le rappelle la directrice du festival Hana Kulhánková :

Hana Kulhánková,  photo: One World
« La corruption est le thème principal cette année. Nous avons une section avec sept films qui viennent d’Ukraine, de Russie, d’Italie mais aussi de République tchèque. Cette section a pour but de montrer aussi ce qui se passe ici, de dénoncer le fait qu’on ne fait rien pour lutter contre. Alors qu’il est clair que nombre de politiciens a des liens avec des entreprises et qu’il existe des contrats peu clairs. Nous voulons lancer le débat. »

Une nouvelle tendance semble caractériser les productions documentaires de cette édition : plusieurs films, de quelque pays qu’ils soient, intègrent des passages animés aux images documentaires réelles. Une idée proche de ce qu’a fait en son temps, Ari Folman avec Valse avec Bachir. Hana Kulhánková :

'The Green Wave'
« Justement, quand on a sélectionné les films, on s’est dit que dans presque tous ceux qui parlaient de corruption, il y avait des séquences animées ! Comme si c’était devenu un moyen simple et intéressant de filmer ce qui autrement ne peut être filmé. Donc c’est vrai, l’animation est très présente cette année au festival. »

Parmi les films présentés dans le cadre de la compétition principale, un documentaire de la réalisatrice belge Marie Mandy intitulé Mes deux seins, journal d'une guérison. Marie Mandy est documentariste et lorsqu’elle apprend en 2007 qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, elle décide de combattre la maladie, également en exerçant son métier. Au premier abord, il peut être surprenant que ce film ait été sélectionné dans le cadre d’un festival sur les droits de l’homme, mais pas pour Hana Kulhánková :

'Mes deux seins,  journal d'une guérison'
« Ce film est très personnel. Tout part de l’annonce du cancer et de sa quête pour trouver des moyens de se soigner. Elle s’efforce de trouver des moyens alternatifs également. On suit littéralement jour après jour ce qu’elle ressent. On y voit les conflits qu’elle peut avoir avec des médecins parce qu’elle cherche à se soigner de façon à ce que son corps soit le moins possible touché. Et on voit bien comme certains médecins n’entendent pas du tout ce langage, que les questions d’éthique, de relations avec le patient ne les intéresse pas. Pour moi il était donc évident de sélectionner ce film qui aborde ces problèmes. »

Et puis, comme tous les ans, le festival One World se déplace en régions après la section praguoise, et même au-delà des frontières du pays, en Belgique. Hana Kulhánková :

Photo: Štěpánka Budková
« A partir du 16 mai, le Festival se déplace à Bruxelles et présente une sélection des meilleurs films qui ont été projetés à Prague. Pourquoi à Bruxelles ? Parce qu’à Bruxelles travaillent beaucoup de gens influents qui, par leur travail, leur fonction, ont la possibilité de faire bouger les choses, au niveau législatif par exemple. En outre, c’est l’occasion pour l’ONG People In Need de rencontrer des partenaires, et puis aussi de présenter à Bruxelles, les réalisateurs et même les héros des films en question. »

Tous les détails du programme du festival One World c’est à l’adresse suivante : www.jedensvet.cz