La construction de la première station polaire tchèque au pôle Sud se poursuit

Une équipe de douze spécialistes de Moravie a pris, lundi, la direction de l'île de Ross, dans l'Antarctique, afin de terminer la construction de la première station polaire tchèque. D'ici à un an, cette base scientifique devrait servir à mener différentes recherches essentiellement d'ordre climatique et biologique. L'observation intensive des changements climatiques sur la Terre et de la fonte des glaces sera l'un des principaux objets du fonctionnement de la station.

Entamée en janvier 2005, la construction de la station sur l'île découverte par Sir James Clark Ross en 1841 devrait être achevée en avril prochain. « Les conditions climatiques de l'année dernière nous ont empêchés de la terminer complètement, a précisé, avant le départ pour le Chili, Jaroslav Zicha, spécialiste en installation électrique et membre de l'expédition. Par conséquent, cette année, un groupe de charpentiers va achver les travaux. Un autre groupe sera chargé de préparer l'installation de l'eau courante et des canalisations, tandis qu'un collègue et moi serons chargés de l'installation électrique. Ensuite, nous aiderons à remettre en route le système de ventilation et de climatisation qui sert au chauffage de la station. »

C'est dimanche prochain, depuis la pointe du continent américaine et à l'aide d'un brise-glace, que l'équipe tchèque, composée de deux climatologues de la Faculté des sciences naturelles de l'Université Masaryk de Brno et de dix techniciens chargés de l'installation, rejoindra l'île de Ross. Cette île d'origine volcanique, qui est l'île la plus au sud accessible par la mer du même nom, a été utilisée, au début du XXe siècle, comme base de départ pour plusieurs expéditions lors des premières explorations « poussées » du Continent blanc. Actuellement, elle abrite déjà deux sites laboratoires, l'un néo-zélandais et l'autre américain. Ce dernier, la McMurdo station, est même la plus grande base exploitée dans l'Antarctique avec un millier d'habitants l'été et moins de 200 l'hiver.

La première mission des climatologues moraves sera de mettre en service l'ensemble des instruments météorologiques automatiques qui permettront d'obtenir les premières informations détaillées sur le climat de la station et de ses alentours. Par ailleurs, dans le courant du mois de janvier, deux botanistes les rejoindront afin d'observer les petits végétaux qui trouvent nouvellement vie sur l'île déserte. Mais à plus long terme, l'objectif des autres équipes de scientifiques sera de suivre les conséquences sur la région des changements climatiques actuels que subit la planète, et notamment de son réchauffement si souvent évoqué, ainsi que la formation d'oasis dites « antarctiques ». Il s'agit justement de zones où la couverture de glace est en recul et dans lesquelles de nouvelles formes de vie, principalement sous la forme de mousses et de lichens, sont apparues.