La campagne européenne, pour et contre, en Tchéquie

Un tract de la campagne européenne

En ce qui concerne les Tchèques, c'est vendredi et samedi prochains qu'ils auront l'occasion de participer à cette consultation populaire historique et de dire « oui » ou « non » à l'entrée du pays dans l'Union. En attendant, l'heure est à la campagne proeuropéenne et, aussi, un peu moins, à celle que l'on peut qualifier d'anti-européenne. Pour en savoir plus, Alena Gebertova a invité au micro Jan Eichler de l'Institut pour les relations internationales.

La campagne européenne gouvernementale est critiquée tant par l'opposition que par les médias. Est-ce une critique juste ?

« Oui, mais pas absolument. Le problème est que cette campagne est concentrée avant tout sur les avantages économiques, éventuellement, sur les aspects sociaux de l'adhésion. Elle oublie l'une des principales idées de ses pères fondateurs : il faut éviter une fois pour toutes une répétition des guerres et le risque des conflits militaires sur le territoire européen. On prend ça pour une évidence, pour une chose naturelle. Pourtant, l'idée principale et la raison substantielle de l'UE, c'était la paix sur le continent européen... Les médias y jouent aussi un certain rôle. Mais il faut en même temps apprécier les spots télévisées des nouveaux pays membres, dans lesqueles des Portugais, des Espanols, des Finlandais, des Grecs, des Irlandais parlent des avantages que l'entrée dans l'UE a apporté à leur pays et à leur vie professionnelle ».

La campagne négative existe-t-elle également ?

« Ses principaux iniciateurs se recrutent dans le coruant conservateur du parti communiste et il est représenté aussi par le courant souverainiste de l'ODS, parti fondé il y a treize ans par l'actuel président, Vaclav Klaus ».

Joue-t-on la carte des « intérêts nationaux « ?

« Oui, on l'utilise toujours d'une manière démagogique. On n'explique pas ce que sont ces intérêts nationaux, mais on répète toujours la thèse de la souveraineté limitée tout en oubliant d'ajouter que si un petit pays au coeur de l'Europe, comme la République tchèque, reste isolé, il perdra peut-être plus de souveraineté qu'au cas de son adhésion à l'Union europpéenne ».