JO de Pékin : pas de politiques tchèques à l’ouverture mais une position ambiguë

La délégation tchèque, photo: CTK

Les XXIXes Jeux olympiques d’été de l’ère moderne ont été ouverts, vendredi, à Pékin. 73 des 134 sportifs qui composent la sélection tchèque ont participé à une cérémonie d’ouverture boycottée en revanche par les hauts représentants politiques tchèques.

La délégation tchèque,  photo: CTK
Après Haïti et avant les représentants de la République des Kiribati : c’est en 162e position que la délégation tchèque a pénétré dans le Stade national de Pékin lors de la cérémonie d’ouverture. Dans la même enceinte surnommée le « Nid d’oiseau », Roman Šebrle, unique médaillé d’or tchèque à Athènes en 2004, cherchera dans quelques jours à conserver son titre au décathlon tandis que Barbora Špotaková, sacrée championne du monde du lancer du javelot l’année dernière, cherchera, elle aussi, à conquérir la gloire olympique. Pour le reste, dans les dix-huit autres disciplines pour lesquelles se sont qualifiés des sportifs tchèques, les dirigeants espèrent faire au moins aussi bien qu’il y a quatre ans et ramener à Prague un total de huit à dix médailles.

Mais comme partout ailleurs dans le monde, en République tchèque, ces JO si décriés ne sont pas seulement perçus comme un événement sportif mais aussi politique. Ni le président de la République, qui se remet d’une opération de la hanche, ni le Premier ministre n’ont assisté à la cérémonie d’ouverture. Le chef du gouvernement, Mirek Topolánek, se rendra certes mercredi prochain à Pékin pour quatre jours, mais il répondra à l’invitation du Comité olympique tchèque et non à celle de la Chine. Il y a quelques semaines de cela, Mirek Topolánek avait provoqué un mini-incident diplomatique en se présentant avec un petit drapeau tibétain accroché à sa veste pour annoncer qu’il entendait finalement soutenir les sportifs tchèques à Pékin.

Quant au chef de l’Etat, son état de santé lui a évité d’avoir à prendre une décision délicate. En Grèce, Václav Klaus avait été le premier président tchèque à assister aux Jeux depuis 24 ans. Cependant, à la question posée par la Télévision tchèque de savoir s’il aurait souhaité se rendre en Chine, Václav Klaus a clairement exprimé sa position :

Václav Klaus,  photo: CTK
« Oui et non. Je suis tout à fait opposé à ce que l’on fasse de ces Jeux un drame politique. La Chine est un pays qui avance de manière incroyable dans tous les domaines. Ces progrès ne sont pas seulement économiques, ils touchent aussi la liberté civique. La Chine en 2008 est diamétralement différente de ce qu’elle était il y a vingt, trente ou cinquante ans. Et je pense que c’est sur la base de ces progrès que les Jeux ont été accordés à la Chine. Il est vrai qu’il y a beaucoup de choses dans le système politique chinois avec lesquelles nous ne pouvons pas être d’accord, mais pour autant, que personne ne fasse le héros ici en toute sécurité à Prague justement aujourd’hui. C’est un geste trop facile. »

D’une manière générale, les responsables politiques tchèques ont donc adopté une position ambiguë à l’égard de ces Jeux. Absents à la cérémonie d’ouverture mais quand même présents à Pékin sans critiquer le régime en place. Bien conscients, comme l’a fait remarquer un membre de l’opposition, qu’un autobus vendu à la Chine a plus de poids que les droits de l’homme.