Jiri Paroubek au Luxembourg en tant que premier invité de J.-C. Juncker pour l'opération "les capitales en tournée"

Jiri Paroubek et Jean-Claude Juncker, photo: CTK
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Le Premier ministre luxembourgeois et président en exercice du Conseil de l'Europe, Jean-Claude Juncker, a reçu, lundi, au Château de Senningen, près de Luxembourg-ville, son homologue tchèque Jiri Paroubek. Jean-Claude Juncker a ainsi entamé une série de rencontres avec tous les dirigeants européens intitulée "les capitales en tournée" et visant à peaufiner la préparation du budget de l'Union européenne pour la période 2007-2013. Radio Prague a suivi le débat sur place, dans la capitale du Grand-duché.

Jiri Paroubek et Jean-Claude Juncker,  photo: CTK
En ce qui concerne l'adoption du budget européen, le chef du cabinet tchèque, Jiri Paroubek, reste optimiste, et ce en dépit du "non" français au Traité constitutionnel. Il espère qu'un accord des 25 sera trouvé avant le prochain sommet de l'UE des 16-17 juin.

"Il est dans les intérêts des pays européens de se mettre d'accord sur le budget. Une discorde aurait des répercussions fatales. D'après ce que j'ai vu, la présidence luxembourgeoise prend les négociations précédant le Conseil européen très au sérieux. M. Juncker est l'un des dirigeants européens les plus expérimentés, il sait faire des compromis et aussi adopter une position ferme. Evidemment, les choses peuvent encore se compliquer, il faudra, par exemple, résoudre la question du rabais dont bénéficie la Grande-Bretagne et auquel la République tchèque, comme je l'ai dit à M. Juncker, est opposée. Personnellement, j'ai toute ma confiance en le Luxembourg et ce n'est pas un optimisme obligatoire."

En effet, si la stratégie budgétaire des Luxembourgeois est plutôt perçue d'un bon oeil à Prague, c'est aussi parce que les subventions des fonds européens dont les pays moins fortunés de l'UE pourraient profiter ne risquent pas d'être réduits. D'où, d'ailleurs, l'intérêt pour la République tchèque de soutenir l'Europe et sa Constitution, estime le Premier ministre Paroubek en faisant une comparaison entre Paris et Prague :

Le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
"Je crois que le rejet français de la Constitution est le résultat de plusieurs facteurs, liés surtout à la politique intérieure de la France, qui ont favorisé le non. J'espère que chez nous, il n'en sera pas ainsi. L'appartenance à l'Europe est un avantage pour nous. Les chiffres sont parlants : nous aurions droit, d'après le projet dont nous discutons, à des subventions allant de 3,6% à 4% du PIB, c'est-à-dire à plus de 100 milliards de couronnes par an, avec un plafond de dépenses de 30 milliards de couronnes. L'Europe aurait du mal à comprendre si nous nous opposions à la Constitution, puisque nous nous priverions, en même temps, de cette aide financière au développement de notre économie et de notre société."

Contrairement au Parti civique démocrate (ODS), en tête de l'opposition, et au président de la République, Vaclav Klaus, le Premier ministre insiste sur la nécessité de poursuivre le processus de ratification du Traité européen. Il a souligné à plusieurs reprises que d'après la législation actuelle, ce n'est qu'au bout de deux ans et après avoir connu les positions de tous les pays membres que le Conseil européen pourra décider de l'avenir du texte fondamental de l'Europe unie. Comment la victoire du « non » français a-t-elle été perçue au Grand-duché, l'actuel fief de l'Union ? La réponse d'un jeune Luxembourgeois d'origine tchèque, Jakub Dolezel :

"Les Luxembourgeois qui sont juste à côté de la France ont évidemment suivi toute la campagne, c'était un grand débat au Luxembourg aussi, parce que nous avons notre référendum le 10 juillet, donc dans pas très longtemps... Ici, au Luxembourg, qui est un pays très pro-européen, je pense que personne ne croyait vraiment que cela pourrait faire un 'non'. Les gens sont d'abord surpris et il y a une grande incertitude qui commence, chez nous également. On se demande comment va se passer notre propre référendum et comment va être le futur de l'Europe..."

Auteur: Magdalena Segertová
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