Jan Kavan entre deux chaises

Han Sung-sue et Jan Kavan, photo: CTK

Le 8 juillet, Jan Kavan, chef de la diplomatie tchèque, devrait se faire élire Président de l'Assemblée générale de l'ONU. Un honneur pour le pays qui n'est pourtant pas sans poser quelques problèmes, notamment pour la formation d'une majorité gouvernementale au sein du nouveau Parlement. Explications avec Guillaume Narguet.

Han Sung-sue et Jan Kavan,  photo: CTK
Pour la première fois de son histoire, la République tchèque devrait avoir un représentant à la tête de la session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il s'agit de Jan Kavan, ministre sortant des Affaires étrangères et vice-président du gouvernement de Milos Zeman. Bien que le chef de l'Assemblée générale ne possède pas de pouvoirs particuliers, il ne s'agit aucunement d'une fonction honorifique. C'est tout simplement l'un des représentants de l'ONU les plus en vue sur la scène internationale avec le Président du Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l'ONU. C'est aussi le Président d'une assemblée de 189 pays chargée de dossiers aussi importants que peuvent l'être la paix ou la sécurité.

Seulement voilà, aux élections législatives, en juin, Jan Kavan a également été élu à la Chambre des députés. Un détail qui n'aurait qu'une importance somme toute relative si la majorité du gouvernement de coalition qui essaie de se mettre en place n'était aussi infime. Car en n'occupant que cent un des deux cents sièges que possède la Chambre basse du Parlement, la social-démocratie et la Coalition réunissant les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté/Union démocratique ne peuvent se permettre de faire une croix sur la moindre voix. Bref, l'absence éventuelle de Jan Kavan ne garantirait plus, lors des votes effectués au sein du Parlement, une suite logique au verdict des législatives. Un premier problème pourrait se poser dès l'automne lors de l'adoption du budget de l'Etat. C'est en effet à cette époque de l'année que le futur haut-fonctionnaire de l'ONU devrait être le plus souvent amené à rester à New-York.

Malgré cela, Jan Kavan n'entend pas, pour l'instant, renoncer à sa fonction de député. Il avance notamment que tous ses prédécesseurs à l'ONU remplissaient eux-aussi un rôle de député ou de ministre dans leur pays. Enfin, il estime ressentir une responsabilité par rapport aux électeurs qui l'ont fait gagner, à Prague, avec une avance préférentielle de plus de huit mille voix. Et puis, ajoute-t-il, la durée de son mandat au siège de l'ONU ne sera que d'une année.