Jakub Dolezel : L'Europe, je la veux plus culturelle

Photo: Commission Européenne
0:00
/
0:00

Le futur de l'Europe, une question brûlante sur tout le Vieux continent, y compris au Luxembourg, visité en début de semaine par le Premier ministre Jiri Paroubek. A un peu plus d'un mois avant le référendum local sur la Constitution, je me suis entretenue avec un jeune Luxembourgeois d'origine tchèque, Jakub Dolezel, diplômé des Sciences politiques. Quel bilan fait-il de la présidence luxembourgeoise de l'UE qui touche, peu à peu, à sa fin ?

Photo: Commission Européenne
"Je pense que j'ai besoin d'un peu de recul pour digérer tout cela... Il y a beaucoup de choses qui se passent en même temps. C'est un petit pays qui devient grand et important. Il faudra s'habituer aussi à ce que la situation se normalise et que le Luxembourg redevienne petit. Pour l'instant, nous avons l'impression que le pays est vraiment le centre de l'Europe, mais il ne le restera pas tout le temps. En tout cas, c'est très bien d'avoir vécu ces moments forts."

Comment voyez-vous le futur de l'Europe ?

"Moi, je vois l'Union européenne qui devient de plus en plus politique et culturelle surtout. Ce volet culturel manque beaucoup. Je pense que ce qui s'est passé avec la Constitution en France tient beaucoup à ce manque du sentiment d'appartenance commune entre les peuples européens. Il devrait y avoir plus de place à une culture européenne à laquelle les Européens pourraient s'identifier. L'Europe ne se limiterait pas à une zone de libre marché mais elle serait une entité politique et culturelle très forte."

Vous vous réjouissez de l'élargissement de l'Europe ? Partagez-vous les craintes des Français concertant l'ouverture du marché européen ?

"Est-ce que je parle en tant que Luxembourgeois ou en tant que Tchèque...? Le Luxembourg est un pays très européen. Tout ce qui touche à l'Europe, à l'élargissement, est bien vu ici. De ce côté-là, on ne peut pas comparer le Luxembourg à la France où il y a plus de problèmes régionaux pointus. Notre pays accueille un grand nombre d'institutions européennes, donc nous sommes habitués à voir des Tchèques, des Polonais, des Slovaques... Il n'y a pas cette crainte que le marché national soit envahi. Même j'ai assisté personnellement à la signature du Traité d'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie et c'était une grande fête ici."

Auteur: Magdalena Segertová
lancer la lecture