Il y a dix ans, la partition de la Tchécoslovaquie

Chers amis auditeurs, au 31 décembre, la Tchécoslovaquie aura disparu depuis 10 ans. il y a avec moi au studio notre collègue Omar Mounir pour parler, à ce dixième anniversaire, de cette partition. Omar Mounir est l'auteur d'un ouvrage sur cette division de l'Etat tchécoslovaque, intitulé : « La partition de la Tchécoslovaquie » et publié aux éditions universitaires Quorum à Bruxelles. Dans cette deuxième partie de l'entretien nous parlerons du partage du patrimoine. Quels sont les domaines de ce partage, Omar ?

« La partition a porté sur le patrimoine de la fédération qu'il a fallu partager, la monnaie qu'il a fallu séparer et les frontières qu'il a fallu redéfinir. Le patrimoine est un vaste chapitre. Il a concerné tous les secteurs de la fédération : la défense nationale, les ministères, les biens matériels culturels communs, les biens à l'étranger, les chemins de fer, l'aviation civile, l'énergie électrique, l'infrastructure pétrolière, le gaz et l'or de la Banque d'Etat tchécoslovaque, etc. Des commissions spécialisées ont été formées, une infinité de problèmes a été résolue et la question a été réglée au bout de 5 ans de travail.

Pour la monnaie, il est à retenir que Tchèques et Slovaques avaient derrière eux l'expérience de la séparation monétaire à la disparition de l'Autriche-Hongrie. Alors, on a sorti les archives. On pensait qu'on allait garder une monnaie commune pendant six mois après la partition. C'était une erreur. La séparation monétaire s'était avérée urgente dans la pratique. A la mi-février 93, on séparait déjà les deux monnaies par un système d'étiquetage. Il a fallu, pour la réussite de cette opération très compliquée, la participation de la population. Elle s'est montrée disciplinée et avertie dans les deux pays. Il faut dire qu'elle était touchée au portefeuille.

Quant aux frontières, par chance, elles avaient déjà fait l'objet d'un traçage non contesté par les deux pays en 1924. Il a fallu le confirmer. Une commission mixte a donc refait, pendant plus d'un an, le traçage des frontières en solutionnant les problèmes locaux avec la population, au fur et à mesure. Il a fallu, résoudre beaucoup de problèmes consécutifs au travail de l'homme ou de la nature et procéder, entre autre, à des échanges de parcelles de territoires. Là encore, il n'était pas facile de parvenir à un accord définitif. »

Auteur: Omar Mounir
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