Guy Erismann, lauréat du prix Gratias agit

Parmi les lauréats du prix "Gratias agit" décerné par le ministère tchèque des Affaires étrangères, il y a, cette année, le musicologue français, Guy Erismann. La cérémonie de la remise des prix a eu lieu, ce jeudi, au palais Cernin, siège du ministère. Le prix Gratias agit est décerné aux personnalités ayant contribué à la bonne renommée de l'Etat et de la culture tchèque à l'étranger. Avec une énergie étonnante, Guy Erismann fait connaître la musique tchèque en France, depuis les années soixante. Il est l'auteur de toute une série d'ouvrages sur les grands compositeurs tchèques et aussi d'un livre important de 600 pages consacré à notre musique. Actuellement, il prépare un livre sur Antonin Dvorak. A l'issue de la cérémonie Vaclav Richter a eu l'occasion de lui poser quelques questions.

Vous venez de recevoir le prix Gratias agit. Qu'est-ce qu'un prix de ce genre signifie pour vous?

"D'abord du plaisir, du bonheur beaucoup plus profond encore, du plaisir, de l'honneur et puis le sentiment d'avoir accompli une oeuvre qui est celle de toute ma vie en réalité. J'ai passé toute ma vie à la radio et, en marge de cela, je me suis consacré à la musique et à l'histoire tchèques. Donc c'est un peu une sorte de couronnement, malheureusement, l'âge venant, on parle du couronnement, et j'en suis vraiment profondément ému et content."

On sait que vous êtes un grand connaisseur et grand amateur de la musique tchèque. Qu'est ce qu'il y de si particulier dans cette musique.

"On ne sait pas. Quand on pose cette question à des musiciens et compositeurs tchèques, ils ne savent pas quoi répondre. Alors, je ne sais pas non plus quoi répondre, sauf que chaque fois qu'on entend la musique tchèque, celle qui est la plus connue, les quatre grands, Smetana, Dvorak, Janacek et Martinu, on sait bien dans quel pays ont est. C'est à dire, on est en Bohême, on est en Moravie, on est sur le plateau tchéco-morave, et cette musique ressemble vraiment à ce pays. On voit le pays, et puis pour peu qu'on s'intéresse à l'histoire, car il est impossible de s'intéresser à la musique tchèque sans s'intéresser à l'histoire du pays, on voit les grandes correspondances, les grandes connivences entre l'histoire et la musique."