Forum 2000 : la démocratie, une idée simple et... un problème

Forum2000, photo: Freddy Valverde

Les régimes totalitaires, l’identité nationale, les droits de l’homme, la liberté de parole... Autant de préoccupations toujours d’actualité et abordés, la semaine dernière à Prague, lors du 18e Forum 2000. Cette année encore, la conférence, intitulée « Une démocratie insatisfaite : un quart de siècle depuis le rideau de fer et Tiananmen », a réuni de nombreuses personnalités de différents horizons.

Forum2000,  photo: Freddy Valverde
Parmi les invités de cette édition 2014 du forum créé par Václav Havel afin de rassembler de grandes personnalités intellectuelles et de réfléchir sur les enjeux du monde, figuraient notamment une vingtaine de dissidents cubains, parmi lesquels Antonio Rodiles et René Gómez Manzano. Ceux-ci ont participé à la conférence organisée à l’institut pour la politique européenne de Prague (Evropeum). Était présent également le président de l’antenne tchèque d’Amnesty international, Mark Martin. Celui-ci a abordé un des problèmes actuels en République tchèque :

« Il s’agit de la discrimination de la minorité rom, précisément des enfants qui n’ont pas l’opportunité d’aller à l’école normale et, au lieu de cela, sont placés dans des écoles dites ‘pratiques’ qui ne leur offrent que peu de perspectives d’avenir. C’est une chose que nous nous efforçons vraiment de changer. Il y a une action au niveau européen, où il est dit que la République tchèque ne respecte pas les lois de l’Union européenne. »

Jiřina Šiklová,  photo: Jana Šustová
Autre invitée de la conférence, Jiřina Šiklová, sociologue et enseignante à la faculté des Beaux-Arts de l’Université Charles de Prague. Sous l’ancien régime, elle a été emprisonnée en 1981 et1982 au motif de haute trahison. Jiřina Šiklová se souvient :

« J’ai été condamnée parce que j’envoyais des manuscrits de nos écrivains à l’étranger, des articles, des magazines comme Svědectví (Témoignage) ou 150 000 slov (150 000 mots), certains textes de Havel aussi et d’autres choses encore. »

Cette sombre période de l’histoire tchèque reste une réalité à Cuba. Néanmoins, l’activiste politique Antonio Rodiles constate une évolution de la conscience nationale ces dernières années :

Antonio Rodiles,  photo: ČTK
« Le nombre d’activistes augmente chaque année, et vous pouvez le voir dans les rues. Il y a dix ans de cela, si les gens reconnaissaient que tu étais un dissident, ils ne voulaient pas t’approcher, ne disaient pas bonjour, parce qu’ils avaient peur qu’une autre personne puisse les voir en train de parler avec vous. Mais maintenant la situation change. Les gens deviennent plus confiants, ils reconnaissent le travail que tu fais, et cela augmente tous les jours. »

Après Prague, le Forum 2000 se poursuit dans d’autres villes tchèques, ainsi qu’en Slovaquie, Hongrie et en Pologne.