Florent Golfier : « Par le corps, on peut exprimer des choses que l’on n’arrive pas à exprimer par le texte. »

'Umbilicus', photo: Aude Martin, Michal Ureš

En parallèle du conservatoire de Nancy, Florent Golfier a obtenu une licence en études théâtrales. Venu en République tchèque d’abord par le biais du programme Erasmus, ce jeune artiste de 24 ans s’est installé à Brno pour y poursuivre ses études de théâtre physique à l’Académie Janáček des arts musicaux (JAMU). Dans une interview accordée à la Radio Prague, il présente sa carrière de comédien ainsi que sa nouvelle pièce Umbilicus, montée prochainement le 25 février dans la capitale tchèque dans le cadre du festival Malá inventura :

'Umbilicus',  photo: Aude Martin,  Michal Ureš
« J’ai étudié le théâtre physique auprès de Pierre Nadaud à la JAMU à Brno. Je ressens le théâtre physique comme quelque chose qui est à cheval entre le théâtre et la danse contemporaine. Je veux croire que par le corps, on peut exprimer des choses que l’on n’arrive pas à exprimer par le texte, d’où cette idée de choisir une troisième voix qui n’est pas la danse et qui n’est pas le théâtre, mais qui est ce théâtre physique. »

La pièce que l’on peut voir le mercredi 25 février au théâtre Alfred ve dvoře s’appelle Umbilicus. De quoi parle-t-elle ?

« La pièce est née en résidence à l’Alliance française de Brno. Pendant cette résidence, j’ai commencé à faire des recherches sur le thème des contradictions. Mais ce qui ressort maintenant de cette pièce, et qui n’était pas ce que je voulais faire au départ, naît du fait que j’ai créé un solo. C’est une pièce qui parle de moi, de mon rapport aux gens, de mon rapport au monde dans lequel nous sommes, de ce qui se passe entre les gens et entre les différents univers, que ce soit la sphère personnelle, la sphère des amis, la sphère sociale ou la sphère politique, et de tous les grands changements et toutes les grandes mutations que chaque personne vit, et aussi de grandes mutations d’un monde qui évolue très vite. C’est tout un parcours un peu initiatique et aussi un peu autodestructeur que vit cette espèce de personnage-créature que je développe pendant le spectacle. »

Que signifie le titre « Umbilicus » et pourquoi ce choix ?

'Umbilicus',  photo: Aude Martin,  Michal Ureš
« Umbilicus veut dire le nombril en latin. Cela représentait pour moi la constatation qu’il s’agit d’un spectacle sur moi et sur une espèce d’individualisme que l’on développe de plus en plus dans le monde contemporain. Il y avait d’ailleurs un premier titre qui était ‘K versus Darwin’, un titre plus intellectuel, plus descriptif de différents éléments du spectacle. Mais, j’ai cherché par la suite un autre titre qui serait plus compacte et qui résumerait mieux la globalité de la pièce. »

S’agit-il de votre première pièce ?

« C’est ma première pièce que je fais en tant qu’interprète seul sur la scène et en tant que chorégraphe. C’est-à-dire que j’ai fait la création de A à Z par moi-même, en faisant appel à des gens de l’extérieur, mais essentiellement par moi. »

Travaillez-vous actuellement aussi sur d’autres projets ?

'Umbilicus',  photo: Aude Martin,  Michal Ureš
« Je travaille en ce moment sur plusieurs projets. Je travaille sur un projet de cirque – théâtre physique, et aussi je prépare pour fin 2015 un solo avec Marie Gourdain qui fait la scénographie et le concept. Elle a choisi comme thème de travail le chemin de croix et les positions du corps du Christ dans le chemin de croix. Et je prépare un troisième projet avec Lukáš Karásek, mon ancien collègue de promotion. Nous allons le faire avec Emil et Jakub, deux percussionnistes qui jouent sur des casseroles. »