Festival du cirque nouveau Letní Letná : Kitsch Kong Company ou la recherche du bonheur

Kitsch Kong Company, photo: Site officiel du festival Letní Letná

Rencontre avec la Kitsch Kong Company, compagnie de cirque contemporain basée à Toulouse qui présentera son spectacle « Perhappiness » ce vendredi dans le cadre du festival Letní Letná à Prague. Un autre artiste français, Guillaume Martinet les accompagnera avec son solo de jonglage lors de cette soirée organisée par le Centre du nouveau cirque Cirqueon. Radio Prague s’est entretenue avec les membres fondateurs de la Kitsch Kong Company, Renata do Val et André Rosenfeld Sznelwar :

Kitsch Kong Company,  photo: Site officiel du festival Letní Letná
RDV : « Nous sommes une jeune compagnie. Nous venons de Brésil mais nous habitons en France depuis six ans. Nous y avons fait une école de cirque et nous y sommes restés. La Kitsch Kong est une compagnie qui est créée avec l’envie de mettre en scène le cirque mais également de le mélanger avec d’autres techniques d’arts du spectacle vivant. »

Que représente pour vous le cirque contemporain ?

ARS : « Un outil d’expression. Nous nous formons à travers le cirque et par le cirque, nous pouvons nous exprimer. »

RDV : « Pour moi, le cirque est un langage en soi qui utilise beaucoup de spectaculaire. Il ne s’agit pas seulement du cirque contemporain. Des prises de risque, des surprises, la peur de la mort… tout cela est déjà dans le cirque traditionnel. Le cirque contemporain peut exprimer ces sensations non seulement à l’aide de grandes techniques acrobatiques mais aussi par la simple présence de l’être vivant sur scène. »

Vendredi, vous allez présenter votre spectacle ‘Perhappiness’ au public pragois. De quoi parle-t-il ?

Kitsch Kong Company,  photo: Site officiel du festival Letní Letná
RDV : « On cherche le bonheur. Mais en même temps, on ironise cette recherche. Nous nous demandons pourquoi dans la société, on parle du bonheur comme de la plus importante émotion que chacun désire. Vous trouvez ce phénomène partout dans les publicités… Les gens veulent acheter des choses pour devenir plus heureux, ils veulent vivre la vie d’une certaine manière pour être plus heureux… Nous nous demandons alors ce que c’est être heureux. »

ARS : « Nous nous sommes rendus compte que ce bonheur, tel que l’on le trouve dans les publicités, existe, certes, mais qu’il peut être représenté aussi autrement. Le bonheur est un terme très vaste. Donc, pour encadrer toutes ces idées, le spectacle présente la recherche de notre bonheur et des particularités du bonheur de chacun. »

Travaillez-vous seuls ?

RDV : « Non, il y a d’autres artistes. Nous sommes trois sur scène, avec Laura Terrancle qui fait de la corde. Elle a fait la même formation que nous. Dans cette étape de création, il y a également Yaelle Antoine, notre metteur en scène. Et enfin, nous collaborons avec Guillaume Martinet qui est avant tout un jongleur mais qui nous sert en quelque sorte de regard extérieur et qui nous aide avec le travail corporel. »

Guillaume Martinet,  photo: Site officiel de la Compagnie Defracto
La soirée de vendredi est composée de deux spectacles, le vôtre et le solo de jonglage de Guillaume Martinet. C’est en raison de cette coopération que vous présentez vos projets ensemble ?

RDV : « C’est un peu par hasard. Mais partager le plateau avec lui nous fait un vrai plaisir. »

Vous êtes venus en République tchèque dans le cadre d’une résidence organisée par Cirqueon. Pouvez-vous présenter ce projet plus en détail ?

ARS : « Je connais la directrice de Cirqueon, Šárka Maršíková, depuis trois ans. Je suis venu lors de la première édition de ‘Cirkopolis’, un projet organisé justement par Šárka et Cirqueon. Nous avons donc passé une semaine ensemble ici à Prague. Et depuis, nous nous tenons au courant de différents projets. Quand nous avons commencé avec ‘Perhappiness’, Šárka, qui s’est intéressée à cette création, est venue et elle est devenue sa partenaire. Cirqueon a donc un vrai engagement dans notre spectacle. Alors, c’est un grand plaisir de revenir après trois ans, revoir comment les cirques commencent à bouger ici et revoir Prague. C’est tout cela qui est intéressant. »