Febiofest, festival en galère, premier d’une longue liste ?

Fero Fenič, photo: CTK

Le festival international du film de Prague, Febiofest, ce n’est encore que dans deux mois, mais déjà une bonne partie du programme est connue... Seule inconnue par contre pour cette 16e édition, et non des moindres, le montant total des subventions et financements.

Fero Fenič,  photo: CTK
Il semble bien que la saison des vaches maigres commence. La crise est là, en République tchèque aussi, et bien entendu la culture est le candidat idéal des coupes budgétaires... Certains sponsors ont carrément fermé les robinets des financements, d’autres limitent ou encore laissent planer le doute... Conséquence, l’équipe du Febiofest doit aussi se serrer la ceinture, comme l’explique le créateur du festival, le producteur Fero Fenič :

« Nous devons faire des économies, mais cela ne touchera en rien le programme des films, car celui-ci est prêt depuis l’automne. Cela va toucher les événements annexes, la promotion du festival... Mais il n’y aura pas de conséquences sur la qualité du festival. Par exemple, nous allons devoir soit limiter soit annuler le festival de musique, car il est très coûteux. »

Du budget de 26 millions de couronnes pour l’année passé, seuls 60% ont été rassemblés pour l’heure. D’après les organisateurs, ces limitations budgétaires les ont amenés à refuser la venue de certaines personnalités connues, faute de pouvoir leur payer billets d’avion et autres services. Et si le Febiofest est touché, difficile d’imaginer que d’autres événements ne le soient pas aussi...

Néanmoins, l’équipe du Febiofest assure que rien ne change pour les spectateurs et fidèles du festival, avec un billet au tarif inchangé de 79Kc. Cela n’empêche pas non plus aussi quelques améliorations notables, comme l’explique Fero Fenič :

« La plus grande nouveauté, ce sera au niveau technique : c’est la fin de l’époque des traductions dans les écouteurs, tous les films seront sous-titrés. »

Sans oublier trois sections compétitives pour le meilleur film, le meilleur documentaire et le meilleur film d’animation, plus une nouvelle, moins traditionnelle : le prix du pire film de l’année passée...

Enfin, parmi les sections présentées, une rétrospective de la nouvelle vague française, préparée par le critique de cinéma David Čenek, à l’occasion des 50 ans écoulés depuis la présentation des « 400 coups » de Truffaut à Cannes :

'L’amour fou'
« La rétrospective va être composée d’une quinzaine de films. Nous avons surtout choisi des films peu connus en RT de réalisateurs connus comme Agnès Varda, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Eric Rohmer, Jacques Rivette comme le film Week-end, Les créatures, L’amour fou. Ce ne sont pas forcément des films qui ont été tournés pendant les 3-4 ans de la nouvelle vague, mais qui ont été faits par les réalisateurs qui commençaient à être connus dans le cadre du mouvement. A part ça, on va aussi présenter des films qui ne sont pas du tout connus en RT, dont les films n’ont jamais été projetés en RT, ou très peu, comme Alain Cavalier, Jacques Doniol-Valcroze, Roger Leenhardt, pour montrer qu’on ne peut pas réduire la nouvelle vague à dix réalisateurs mais qu’il y en a eu d’autres qui étaient connus et avaient alors du succès avec leurs films. »

Le festival Febiofest, ce sera à Prague du 26 mars au 3 avril.

www.febiofest.cz