En République tchèque, l’opposition syrienne s’active

Photo: CT24

Alors que les combats entre l’armée syrienne officielle et l’Armée syrienne libre fait rage, notamment à Alep, l’opposition syrienne en République tchèque s’active et vient de nommer un ambassadeur, porte-parole des anti-Bachar el-Asad. Parallèlement, ce week-end a aussi été celui d’une bonne nouvelle : celle de la libération de la ressortissante tchèque soupçonnée de soutien aux rebelles syriens.

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Depuis le début du conflit en Syrie, de nombreux ressortissants syriens vivant à Prague manifestent contre le régime de Bachar el-Asad, le vendredi, sur la place Venceslas, lieu traditionnel de manifestation dans la capitale tchèque. Avec le durcissement des hostilités, ces opposants syriens ont décidé de fonder une association, dont un des membres, Andar Shander, détaille les objectifs :

« L’objectif de cette association est avant tout d’apporter une aide aux enfants et aux femmes victimes de cette guerre. »

Tamer Keshi, pour sa part, est également membre de l’association. Né en République tchèque, il a passé la majeure partie de sa vie à Homs, une des villes durement frappée par le conflit. Depuis Prague, il entend faire le maximum pour soutenir l’opposition syrienne :

Tamer Keshi,  photo: CT24
« Malheureusement, c’est la nation syrienne qui est en sang aujourd’hui. C’est pourquoi je fais tout mon possible ici, pour apporter mon aide. Nous comptons les morts et les vivants. Je suis encore en contact avec de nombreuses personnes là-bas avec lesquels je corresponds par skype ou par facebook, lorsque le gouvernement syrien le permet. »

L’Association de la communauté syrienne libre en République tchèque se veut ambitieuse : à l’heure actuelle, elle organise une collecte de vêtements et d’argent, mais souhaiterait à l’avenir collaborer avec Médecins sans frontières afin de créer une équipe médicale tchèque qui pourrait venir en aide aux Syriens réfugiés au Liban et en Turquie. Elle s’est également choisi un ambassadeur pour représenter la voix de l’opposition syrienne en République tchèque, face au représentant officiel de la Syrie, loyal au régime de Damas.

Sandra Bitarová,  photo: CT24
En marge des activités de l’opposition syrienne dans le pays, une autre nouvelle a fait l’actualité en République tchèque pendant le week-end : celle de la libération de la ressortissante tchèque Sandra Bitarova, arrêtée en Syrie fin juin par les autorités syriennes qui soupçonnaient la jeune femme de soutenir les insurgés. Sandra Bitarová est issue d’une famille tchéco-syrienne et travaille dans une agence de publicité à Damas. Samedi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères tchèque, Vít Kolář, annonçait qu’elle avait été relâchée et qu’elle était en bonne santé. Du côté de sa famille qui a toujours insisté sur le fait que la jeune femme ne s’intéressait pas à la politique, c’est le soulagement. Son arrestation aurait, pour certains, pu être liée aux prises de position de son père, critique du régime. On écoute le frère de Sandra Bitarová, Khaled Bitar :

« Je sais que l’ambassadrice de République tchèque à Damas a eu diverses réunions de négociation. Elle a suivi le cas de Sandra au jour le jour. Elle a essayé plusieurs fois de la rencontrer, mais cela n’a jamais été possible. Mais heureusement, elle a été libérée. Mais nous avons eu très peur. Je pense que Sandra va vouloir venir se reposer en République tchèque, la famille aussi. Mais notre père est dissident, il n’a pas de passeport. Donc à ce niveau-là, nous allons encore avoir besoin de l’aide de la République tchèque. »

La République tchèque pour sa part n’a pas adopté la même tactique vis-à-vis du régime syrien que d’autres pays occidentaux. Si début juin, nombre d’entre eux avaient expulsé des diplomates syriens suite à un des plus lourds massacres dans le pays, la République tchèque, elle, a maintenu le chargé d’affaires syrien à Prague, de même qu’elle a conservé son ambassade à Damas. Elle a toutefois sévèrement condamné les exactions commises contre des civils dans ce conflit qui n’en finit pas et qui, selon certaines estimations, a déjà causé la mort de 20 000 personnes depuis le début du soulèvement, dont environ 14 000 civils, selon les chiffres de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).